Sus à la démagogie !

par cybernatus
lundi 5 décembre 2011

C'est peu de dire que nous sommes entrés dans une période troublée et agitée, dont personne ne peut prédire, pas même Jacques Attali maître ès prophétie et grand prêtre de la prospective technocratique, l'enchaînement des évènements tant politiques qu'économiques et sociaux, dans un futur proche. Autrement dit, tous les scénarios demeurent évidemment possibles, les pires comme les meilleurs. En fait, l'issue de la crise systémique que nous traversons aujourd'hui va surtout dépendre de notre capacité à faire échec à la démagogie qui est malheureusement monnaie courante, l'inflation de démagogues est une donnée constante dès que la situation se détériore, une inflation encore amplifiée en période électorale.

Il appartient à chaque citoyen de reconnaître, derrière les propos tenus par les dirigeants actuels, et les candidats en lice, ce qui relève de la démagogie. Il y a du pain sur la planche. S'il fallait décerner une palme au plus prolifique de nos démagogues, nul doute que c'est à Monsieur Jean-Luc Mélenchon que devrait revenir cette distinction. Communo-populiste, il use et abuse de la langue de bois et des imprécations que lui inspirent les vices du capitalisme et les turpitudes de ceux qui le servent avec zèle. Ses propos polémiques sont trop prévisibles pour être crédibles. De l'autre côté de l'échiquier politique, on trouve Marine Le Pen dont les intentions, à défaut d'un programme cohérent, sont une injure au bon sens et une menace gravissime pour l'avenir de notre pays, notamment celui de notre jeunesse. Flatter le peuple pour mieux l'asservir, voilà le seul vrai credo du Front National, quel qu'en soit le leader. On atteint, avec cette formation politique, des sommets de démagogie. Mais nous serions incomplets, et ferions acte d'inconséquence et de fâcheuse partialité si nous n'évoquions les excès de langage éhontés de Monsieur Sarkozy en la matière. Car comme démagogue, il se pose là. Pour gagner des voix, il est prêt à chasser sur les terres fangeuses des frontistes, quitte à s'inspirer de leur glossaire toxique et de leurs plus infâmes slogans, Le président sortant est du reste fort bien secondée dans ces basses oeuvres par son ministre de l'intérieur, Monsieur Guéant. Quant à Monsieur Hollande et à sa partenaire, la rugueuse Madame Joly, leurs pitoyables chicaneries sur le dossier nucléaire laissent le champ libre aux dispositions démagogiques de leurs adversaires. Voilà qui nous promet une campagne à l'opposé de ce que nous, modestes citoyens français et européens, qui composons la majorité silencieuse, serions en droit d'attendre de ce rendez-vous républicain qu'est une élection présidentielle.

Et si nous le rompions ce silence. Si, dans le sillage des indignés, nous nous liguions contre la démagogie, pour lui substituer l'intelligence et l'innovation dans les débats et les propositions, pour le bien de notre nation d'abord, et au-delà pour celui de l'Union Européenne et du Monde. L'austérité instaurée en dogme, la rigueur infligée aux plus faibles, n'ont rien d'une fatalité. Il n'est pas trop tard, il n'est jamais trop tard pour faire oeuvre de citoyenneté critique.

Cybernatus, le 4 décembre 2011.


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