Un crime d’ultra-droite

par Désintox
lundi 4 avril 2022

 

Rappelez-vous de l'atmosphère qui régnait en France en octobre 2020, après l'assassinat de Samuel Paty par un islamiste. Pendant des semaines, les médias n'avaient plus parlé que de l'attentat. Nous étions en "guerre" !

Plus récemment, il y a trois semaines, l'ultra-droite a tué. Qui en a parlé ?

Un groupe d'activistes d'ultra-droite est suspecté d'avoir assassiné un rugbyman à Paris le 19 mars 2022, après avoir tenu des propos xénophobes (source1, source 2).
 
J'emploie le mot "suspecté", parce que l'affaire n'a pas encore été jugée.
 
L'assassinat du professeur était un attentat islamiste. Et celui du rugbyman, c'était quoi ?
 
Vous connaissez tous le nom du professeur : il s'appelait Samuel Paty. Vous ne pouvez pas l'avoir oublié.
 
Et le rygbyman assassiné, comment s'appelait-il ?
 
Allez, cherchez un peu dans votre mémoire ! Vous allez bien retrouver son nom  !
 
Vous ne le retrouvez pas ?
 
Pourtant, ce crime d'ultra-droite s'est déroulé il y a quelques semaines, alors que l'attentat islamiste date d'un an et demi. Vous devriez donc vous souvenir plus facilement du nom de la seconde victime !
 
Sauf qu'on en a peu parlé.
 
Quand survient un attentat islamiste, nous sommes "en guerre" pendant des semaines et on ne parle que de cela dans les médias. On réclame de nouvelle lois, la réouverture des bagnes...
 
Lorsque l'ultra-droite assassine, on en parle à peine. On n'utilise même pas le mot "attentat". On traite le crime comme un fait divers.
 
Pourtant, dans un cas comme dans l'autre, les assassins tuent par idéologie.
 
Dans le second cas, les suspects étaient connus de la justice. L'un d'eux était fiché S (source) et avait déjà été condamné pour violence, conduite en état d'ivresse, puis violence en réunion. Avant le meurtre, ils étaient déjà convoqués le 1er juin devant un tribunal pour violence aggravée (source 1, source 2).
 
Pourquoi cette différence de traitement médiatique entre les deux ? En quoi le second crime serait-il moins préoccupant que le premier ? Pourquoi le cacher sous le tapis ?
 
Pourquoi le premier crime est-il qualifié d'attentat et pas le second ?
 
On a sans doute moins parlé du crime contre le rugbyman (mais comment s'appelait-il ?) que de l'anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty. La vie humaine aurait-elle perdu de sa valeur entre temps ?
 
On ne veut pas voir qu'il existe deux terrorismes : l'islamiste et celui d'ultra-droite.
 
Le rugbyman assassiné s'appelait Federico Martin Aramburu.
 
Source de l'image : Openclipart.org

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