Une grève illimitée pour un principe au lycée du Mée sur Seine
par CHALOT
mercredi 16 mars 2016
En novembre dernier, au Lycée George Sand du Mée sur Seine, en Seine et Marne, un élève est rappelé à l’ordre par une enseignante.
Elle lui demande d’être moins agité dans le couloir. L’élève répond en des termes peu avenants. Pour ne pas dire plus.
Le conseil discipline saisi délibère et décide une exclusion définitive de l’élève en décembre.
Le Rectorat saisi en appel par la famille casse la décision du conseil de discipline et transforme la sanction qui devient une simple exclusion temporaire de huit jours avec réintégration dans l’établissement d’origine.
C’est un désaveu de la décision prise sans même avoir entendu la position des professeurs….
Les enseignants sont en grève depuis deux jours….
Ce sont 100% de grévistes, du jamais vu.
Une grève illimitée pour défendre un principe, chapeau !
Je suis un partisan du respect des droit de l’enfant et du dialogue mais comme éducateur militant, j’estime qu’il existe des règles qu’il faut respecter.
L’enfant a besoin de repères pour se construire et les adultes responsables doivent pouvoir asseoir leur autorité.
Il en va de l’intérêt de tous.
Sur ces questions, je n’ai pas bougé d’un iota.
La participation réelle des élèves, leur implication dans une démarche citoyenne passe par l’écoute, la concertation et l’établissement de contrats respectés.
La professeure qui a eu l’altercation avec l’élève a assumé son rôle d’éducatrice.
Quand un professeur se fait insulter, il doit y avoir « réparation » et si les faits sont graves avec des menaces physiques, une plainte doit être déposée.
C’est ce que j’expliquais il y a 20 ans à un principal de collège qui m’interrogeait.
Ici, la sanction était juste et mesurée en relation avec l’acte.
Le lycéen retrouvait une place dans un autre lycée proche et tout allait pour le mieux.
Le Rectorat a choisi une autre voie et c’est l’enseignante qui va être inspectée, dit-on ?
Où va-t-on ?
Dans le mur….
Si les professeurs n’obtiennent pas que la sanction soit maintenue, ils sont décrédibilisés devant les élèves et un lycée « tranquille »….
Que se passera-t-il demain dans cet établissement si les profs sont désavoués ?
« On se sent tous désavoués par notre hiérarchie, et même méprisés » précise un enseignant qui s’insurge avec raison :
Le Rectorat n’a pas répondu au courrier des enseignants !
Le combat des professeurs mérite d’être soutenu et j’espère que les associations de parents d’élève participeront à l’action, pas seulement par solidarité mais en défense des principes.
Jean-François Chalot