Une proposition concrète pour la démocratie française !

par Manuel M. Martin
jeudi 1er février 2007

Alors que dans cette course à la présidentielle, les poubelles semblent tous les jours plus mises à contribution que les cerveaux, je me suis piqué en tant que Suisse exilé de vous faire une proposition réellement démocratique.

Le mot « démocratique » étant à comprendre comme un strict contraire « d’électoral »...

Relevons nos manches et demandons-nous de quoi souffre l’expression populaire en France ?

De multiples réponses seraient bien entendu possibles et sans doute souhaitables mais pour la clarté de cette chronique, souffrez que je suive une simple (J’entends déjà les détracteurs dirent : Trop !) direction, celle de la confiscation de l’expression populaire entre les élections, particulièrement les présidentielles.

Le système hexagonal a ceci de particulier et d’incompréhensible pour beaucoup d’observateurs étrangers que c’est le même peuple, qui a tranché la tête de ses souverains, qui accepte depuis l’émergence de la Vème République la présence d’un « roi » (La majuscule ne se mérite quand même pas) au Palais de l’Elysée.

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Monarque dont les pouvoirs sont de l’ordre du fantasme pour la plupart des autres dirigeants internationaux, sans même évoquer son impunité qui est un déni permanent à la lumineuse et avant-gardiste Déclaration de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.

Permettez-moi d’en appeler ici à l’article 6 :

« La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »

Alors pourquoi, alors comment ?

S’impose à cet instant de la réflexion la vision enfantine de la caverne d’Ali Baba ?! Je vous sens égarés, perdus, déroutés... pourtant c’est évident, n’est-ce pas la sensation que vous avez lorsque vous entendez les candidats à l’élection présidentielle vous promettre jour après jour tout, absolument tout et pour tout le monde ? Sans aucune conséquence financière pour la collectivité ou pire pour vos enfants et les enfants de ceux-ci...

J’exagère ?

Je ne le pense sincèrement pas et c’est justement là, précisément là, qu’intervient ma proposition inspirée par plus de 700 ans de démocratie helvétique (Vous savez cet endroit où votre gloire nationale a décidé de se réfugier...) ; et si le peuple reprenait le pouvoir ?

Si les citoyens français récupéraient la direction de leur si beau pays ?

Comment ?

En inscrivant le droit d’initiative populaire dans la Constitution !

Concrètement : vous avez une grande idée qui pourrait améliorer le quotidien de vos compatriotes, vous souhaitez que telle ou telle loi soit modifiée, vous êtes opposés à une dépense militaire ou à une privatisation, etc... etc... vous gagnez à votre cause, disons un million de personnes* qui vont accepter de signer votre initiative ; ce million de signatures sera contrôlé par les autorités désignées et dès le quorum atteint, le peuple va être appelé à se prononcer lors d’une vraie votation populaire, parce qu’émanant du peuple.

Le bon sens général étant la meilleure garantie contre les excès, il suffirait de rendre nécessaire la double majorité du peuple et des départements pour que la « vox populi » s’exprime dans le respect de chacun.

Je me permets de détailler la notion de double majorité. Si la simple majorité était suffisante, nombre de situations inégales pourraient survenir, exemple un vote massif des citadins contre les ruraux, mais avec l’obligation que 51 départements acceptent l’initiative en plus de la majorité des votants, on peut espérer que l’intérêt général serait bien défendu.

Ce système est un des fondements de la démocratie suisse (Vous savez là ou Johnny...).

Je m’arrête ici parce que si l’utopie est le moteur du progrès, je connais assez mes amis français pour savoir que chez vous, la polémique est une seconde nature, alors à vous de jouer !

* La loi suisse exige 100’000 signatures pour 7 millions d’habitants donc 1 million pour plus de 63 millions semble équilibré...


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