Vote Blanc – Mode d’emploi

par Patrick Lefèvre
samedi 7 avril 2012

En cette période d’élection, une partie importante des citoyens s’interroge sur le bulletin qu’il convient de mettre dans l’urne.

Un changement caractéristique de notre époque consiste certainement dans le fait que de nombreux électeurs ne votent plus par adhésion à quelque chose (programme, idéologie, personne) mais contre quelque chose : il s’agit donc d’un vote par défaut.

Par exemple et au niveau de l’élection présidentielle, le dernier vote d’adhésion a certainement été celui de François Mitterrand en 1981 et peut-être, mais dans une moindre mesure, celui de Nicolas Sarkozy en 2007.

Longtemps, ce vote par défaut a pris la forme du vote « utile ». Mais de plus en plus, les citoyens se posent la question « Utile pour qui ? » Et depuis quelques années, ce vote par défaut a pris une forme inédite, à savoir l’abstention (les dernières élections régionale et cantonale illustrent ce changement qui pose la légitimité d’un pouvoir représentant au maximum 25% à 30% de l’électorat…).

Dans un tel contexte, on ne peut que regretter la faiblesse du VOTE BLANC.

On peut comprendre que, pour beaucoup, le vote blanc n’étant pas apprécié comme suffrage exprimé, équivaut à l’abstention.

Mais on voit bien que l’abstention est interprétée et instrumentalisée par tous les partis.

Ils pratiquent l’amalgame entre les deux attitudes car ils craignent fortement un VOTE BLANC MASSIF qui, à l’inverse de l’abstention, correspond à un message politique et civique très fort de rejet des différentes propositions présentées.

Souhaitons simplement que la moitié de Français qui se sont abstenus lors des dernières élections sache retrouver le chemin des urnes pour les élections à venir.

Mais en fait, qu’est concrètement le VOTE BLANC ?

Pour beaucoup de personnes, mettre une enveloppe vide dans l’urne correspond à un vote blanc mais c’est une erreur.

Le VOTE BLANC consiste à mettre une feuille blanche dans l’enveloppe.

Il est comptabilisé dans les suffrages nuls au même titre que les enveloppes vides, les bulletins raturés, les « romans » (tout texte inséré dans l’enveloppe), etc.

MAIS il est indiqué sur une ligne particulière du procès-verbal de dépouillement : dans l’hypothèse d’un nombre massif de suffrages « blancs et nuls », le nombre précis d’électeurs assurant leurs droit et devoir civique en se déplaçant pour exprimer leur position en votant « BLANC » pourrait donc être connu (voire enfin reconnu officiellement dans le futur)… Et cela ne pourrait alors être interprété, minimisé, ignoré, ou oublié…

DONC : ATTENTION A CETTE PRECISION SI L’HYPOTHESE DE VOTER BLANC CORRESPOND A VOS ASPIRATIONS !


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