Bardella : le grand vainqueur des Elections européennes ?

par Franck ABED
lundi 24 juin 2024

 

Les acteurs et observateurs ont promptement claironné que le gagnant était la tête de liste du Rassemblement National. Ils vous trompent. Il convient tout simplement d’analyser les chiffres pour se rendre compte que le grand vainqueur de ces Elections européennes reste l’abstention qui est, de fait, le premier parti de France.

Effectivement, 49 % des électeurs ont décidé de ne pas participer à cette mascarade démocratique. Toutefois, quand nous parlons en pourcentage, nous ne pouvons pas bien saisir l’ampleur du désastre démocratique vécu par les institutions républicaines. Concrètement, nous sommes 49,5 millions d’électeurs. 24 millions ont refusé ce diktat électoraliste, sans oublier les 700 000 bulletins blancs ou nuls. Presque la moitié du corps électoral n’a donc pas accordé son suffrage aux différents candidats. Il s’agit d’un authentique désaveu envers les institutions européistes et les partis politiques engagés dans cette course démocratique.

Prenons les faits tels qu’ils sont : Bardella n’a conquis que 7,7 millions d’électeurs, la deuxième 3,6 millions, le troisième à peine plus de 3,4 millions et la quatrième un peu moins de 2,5 millions. Les quatre premiers partis de France réunissent moins de 17,5 millions de Français. Cela démontre la totale déconnexion entre les prétendues élites politiques et le peuple de France.

Bien sûr, les motivations des abstentionnistes divergent grandement. Néanmoins, il est important de mettre en perspective les chiffres réalisés par les élus et celui des abstentionnistes afin de souligner le nombre significatif de Français qui rejettent le processus électoral. Nous sommes majoritaires à refuser de nous laisser piéger par le spectacle médiatique des élections qu'ils prétendent démocratiques.

De plus, je ne cède nullement à l’imprudence en tirant des conclusions hâtives ou définitives sur les futures élections en basant ma réflexion sur les résultats des européennes. Il suffirait que 10 % des d’abstentionnistes se déplaçassent lors des imminentes législatives pour constater l’émergence d’une prétendue nouvelle recomposition politique. 

Ainsi, les électeurs du RN doivent savoir raison garder : Bardella à Matignon en juillet ne constitue nullement une certitude. Je précise que Bardella n’a convaincu que 15 % du corps électoral. En réalité, ce chiffre permet de tirer une seule conclusion : le grand vainqueur médiatique des Européennes ne convainc même pas deux électeurs sur dix. Quelle crédibilité démocratique peuvent-ils lui accorder ? Nous observions déjà des ordres de grandeur similaires lors des deux dernières présidentielles. Il est crucial de rappeler que leur assise démocratique repose constamment sur des minorités…

D’une manière générale, il existe toujours un réel danger à aborder une élection ou une compétition en tant que favori. Le RN apparaît vraiment en position de force ou, plus exactement, il est vendu comme tel par les médias officiels. Alors que Macron et son gouvernement ne recueillent que mépris, indifférence et hostilité, le Rassemblement National serait totalement discrédité s’il ne parvenait pas à gagner les législatives. Tout en sachant que le fameux cordon sanitaire a officiellement pris du plomb dans l’aile depuis que le président des Républicains a décidé de nouer une alliance avec l’ennemi des quarante dernières années. Le cordon sanitaire reste un leurre qui, en réalité, n’a jamais existé. J’en reparlerai. Promis.

Pour l’heure, beaucoup fixent le calendrier électoral avec espoir ou crainte selon le camp auquel ils appartiennent. Ne nous épuisons pas dans de vaines querelles démocratiques. Agissons en vérité pour la Vérité. Le salut de la France ne dépend pas des élections, qu’elles soient européennes, législatives ou présidentielles. Qui peut encore croire que l’avenir de la France - ou de l’Europe - dépend d’un bulletin de vote déposé dans une urne à l’abri des regards ? 

Ceci étant précisé, je tiens à rappeler que « l’Histoire reste le théâtre de l’imprévu ». Rien n’est jamais acquis ici-bas. Nous devons constamment travailler, à temps et à contretemps, pour la promotion de l’idéal monarchiste. Quand les Français vivront les derniers feux de leurs vaines illusions républicaines, nous devons être prêts à assumer nos responsabilités. L’avenir français sera monarchiste ou ne sera pas…

 

 


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