A chaque nouveau problème, sa nouvelle taxe !

par ÇaDérange
lundi 4 février 2008

Notre Etat est décidément incorrigible. Il vient de battre le record du pourcentage de prélèvements encore une fois avec 44,4 % de prélèvements obligatoires en hausse régulière depuis les 35 % de 1970. Hausse globale qui est d’ailleurs due essentiellement à la hausse des prélèvements sociaux (la Sécu !) passés de 13 à 21 % et un peu à celle des prélèvements des collectivités territoriales. La rançon d’une décentralisation qui semble apporter plus de dépenses supplémentaires que de bénéfices pour l’instant. Les prélèvements du budget de l’Etat restent stables à 18,5 %, mais pour des missions en baisse puisque, entre-temps, elles ont été repassées aux régions. Notez sur la courbe ci-contre, en provenance des pouvoirs publics, qu’au-delà de 2006, elles sont censées rebaisser. N’y comptez pas trop tout de même.

Autre élément préoccupant, la hausse de la dépense publique et sociale, un élément chiffré que suit l’OCDE et qui comprend la totalité des dépenses de l’Etat en y incluant des éléments non inclus dans les prélèvements obligatoires, mais que nous payons quand même collectivement tels que les amendes et certaines taxes ou contributions sociales publiques ou privées non obligatoires. Elle se situe en effet pour 2006 au niveau record de 54 %, soit, le deuxième taux de prélèvement européen le plus élevé derrière la Suède avec 55 %, mais sur la voie de la baisse des dépenses quand nous montons et après avoir dépassé cette année le Danemark (50,8 %) et la Finlande (50,5 %).

Il est vrai que nous avons l’habitude, chaque fois que nous voulons engager une dépense nouvelle ou que nous prenons un engagement de dépenses nouveau, de créer à chaque problème nouveau une nouvelle taxe ou cotisation. Jugez-en plutôt :
- en 2006, à la demande du président Chirac, création de la taxe sur les billets d’avions censée financer l’aide au développement des pays en voie de développement ;
- en 2006 toujours, création de l’écotaxe sur les équipements électriques pour financer l’élimination et le traitement de leurs déchets ;
- en 2007, création d’une taxe sur le poisson pour aider les pêcheurs et financer le plan de rénovation de la flotte de pêche française ;
- En 2007, encore, à la suite du Grenelle de l’environnement, création du système de bonus-malus sur les ventes de voitures nouvelles en fonction de leurs émissions de CO2. Un bonus qui se monte au maximum à 300 euros et un malus qui montent jusqu’à 2 000 euros ! ;
- enfin, suite à la dernière annonce du président de supprimer la publicité sur les chaînes publiques voici notre administration fiscale en train de chercher frénétiquement des taxes nouvelles pour compenser les 800 millions de publicité qui faisaient "tourner" nos chaînes publiques. Nous allons donc avoir la création de taxes nouvelles sur les ventes de tous les matériels électroniques tels que télévisions, téléphones mobiles, lecteurs MP3 et ordinateurs, bref tout ce qui peut recevoir la télévision et que vous en fassiez cet usage ou non.

Au total, nous sommes bien partis pour qu’en 2008 nous battions les records européens de dépenses publiques ou restions au mieux à parité avec le niveau actuel de dépenses et de prélèvements obligatoires. Ce n’est pas comme cela, en tout cas, que nous améliorerons le pouvoir d’achat des Français...

NB : quand je vous disais que, pour nos politiques, c’est un vrai réflexe de créer instantanément une nouvelle taxe à chaque problème nouveau ! Cette fois, c’est notre ministre de la Culture, Christine Albanel, qui propose une taxe de 2 euros sur les nuitées dans les grands hôtels (4 étoiles seulement) pour alimenter un fond de soutien pour restaurer nos monuments historiques qu’un rapport récent vient de révéler de plus en plus en mauvais état. Au total, cette taxe rapporterait 50 millions d’euros par an dit-elle. Pourquoi pas plutôt diminuer de 30 % le nombre de voitures de service des services de l’Etat et en diminuer le standing d’un cran ? Ca avait été envisagé sur trois ans par M. Renaud Dutreil, mais de toute évidence rien ne s’est passé.


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