Allemagne : les syndicats contre le Smic....

par ÇaDérange
jeudi 16 février 2006

Un autre exemple des différences de mentalité et d’organisation sociale entre des pays voisins : l’idée d’instituer un Smic ne semble pas attirer l’attention de la plupart des syndicats allemands !

Pour nous, qui sommes nés avec le Smic dans notre paysage social, il est sans doute difficile de comprendre qu’on puisse se passer d’un tel élément du dialogue social et politique. Et pourtant, l’Allemagne n’a pas de salaire minimum. Ce n’est d’ailleurs pas le seul pays européen à ne pas en avoir, puisque l’Autriche, Chypre, l’Italie, voire des pays réputés socialement avancés comme la Suède, le Danemark ou la Finlande, en sont aussi dépourvus.

Le nouveau ministre du Travail de la coalition SPD/CDU/CSU, Franz Müntefering, du SPD, veut donc instituer un Smic allemand sur la base, pleine de bon sens, que "celui qui fait son travail correctement doit recevoir suffisamment d’argent pour nourrir sa famille". En fait, il existe un, ou plutôt des Smic en Allemagne, qui sont définis par branche et par discussion entre employeurs et syndicats. De ce fait, le Smic varie suivant le métier que vous faites, il varie ainsi de 7,5 à 12,5 euros de l’heure. Le but du ministre est de lutter contre le fameux "plombier polonais" (ou électricien tchèque, ou maçon slovaque, etc.) qui touche sans aucun doute l’Allemagne beaucoup plus que nous, en instituant ce salaire minimum. Ceci suppose néanmoins que la directive Bolkestein soit finalement adoptée en reconnaissant le principe du droit du pays d’accueil. Et dans ce cas, la proposition de Franz Müntefering ressemblerait beaucoup a du protectionnisme déguisé...

Les syndicats allemands sont opposés à la fixation d’un tel salaire minimum qui verrait, comme en France justement, le politique se substituer au système de la négociation conventionnelle entre syndicats et patronat. Seul le Ver.Di, le syndicat de la fonction publique, y serait plutôt favorable. Il est vrai qu’il ne craint pas vraiment le plombier polonais...

Comme quoi on peut vivre aussi dans un système où l’économique se discute entre employeurs et employés, et dans lequel l’Etat ne se mêle pas de tout. Intéressant à savoir...


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