Alstom-Siemens, STX : le nouveau bradage de notre industrie

par Laurent Herblay
vendredi 29 septembre 2017

Jusqu’à quand ? Le démantèlement complet et la vente par appartement de l’ancien fleuron industriel français, Alcatel-Alstom, touchent malheureusement à la fin. Alors même que Nokia achève de faire le ménage au sein de l’ancien Alcatel, après que GE ait douché certains des espoirs des anciens Alstom, c’est au tour du TGV d’être soldé à Siemens et de STX à FIncantieri.

 

Quand la France se laisse désosser par l’étranger
 
Bien sûr, comme toujours, des montages complexes permettent de promettre des fusions d’égaux et des promesses de maintien de l’emploi sont faites. Mais comme dans toutes les opérations des dernières années, nous savons bien qu’il y a toujours un acheteur et un acheté. Et c’est l’acheteur qui décide, et qui, généralement, n’hésite pas à démanteler brutalement celui qu’il a acheté pour en prendre le contrôle, dans un oubli complet des conséquences, notamment pour les salariés. Ces derniers ne sont que la variable d’ajustement de la voracité d’actionnaires toujours moins encadrés par la volonté publique, ou plus globalement, par les intérêts nationaux d’une filière industrielle.
 
Après Péchiney, Arcelor, Lafarge, Alcatel, la filière énergie d’Alstom et les prises de participation inquiétantes au capital de PSA, d’Areva ou de certains projets d’EDF, l’état poursuit dans la logique d’abandon de notre industrie à l’étranger avec le projet de rapprochement d’Alstom, réduit au ferroviaire, avec la filiale de Siemens. Même le Monde évoquait « un TGV qui battrait pavillon allemand  », ne semblant avoir guère de doute sur l’issue d’une telle alliance. Il faut croire que les dirigeants français se fichent de cette prise de pouvoir de l’Allemagne, justifiée ou pas, la seule chose qui compte pour eux étant sans doute les sommes qu’ils toucheront du fait de ce rapprochement.
 
Pire, après avoir fait mine de vouloir nationaliser STX pour protéger nos chantiers navals des conséquences d’un rachat par Fincantieri, voilà que la France met à nouveau de l’eau dans son vin et finit par autoriser Fincantieri à prendre le contrôle de la majorité de STX, alors que les chantiers français n’avaient nul besoin d’être rachetés tant ils fonctionnent bien aujourd’hui. Pourtant, il est évident que FIncantieri n’aura aucun intérêt à laisser les choses en l’état et que ses dirigeants n’auront de cesse d’aspirer notre savoir-faire et le transférer autant que possible en Italie plutôt que de laisser un pôle français aussi fort qu’aujourd’hui et qui pourrait remettre en cause l’autorité venue de l’Italie…
 

Encore une fois, nos dirigeants se comportent comme des bisounours, laissant faire les intérêts étrangers dont on sait à l’avance qu’ils lessiveront nos actifs, détruisant des emplois et des sites industriels tout en transférant bien des savoir-faire et des technologies. Quand le dogmatisme et la superficialité mènent à une naïveté coupable qui laisse faire le bradage de nos intérêts…


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