Apologie pour un fédéralisme et pour une union politique dans la zone euro

par Elidie
vendredi 19 août 2011

Les bourses européennes de ce Jeudi 18 Août se sont clôturées sur de fortes chutes. Malgré le sommet franco-allemand de cette semaine, les craintes des marchés sont toujours là. La crise Grecque était-elle un avertissement pour fédérer la zone Euro, ou une simple conséquence des caprices du marché ?

Les prêts du FMI et de la BCE ne sont que des solutions transitoires. Une histoire de prêts qui commença déjà l'an dernier afin d'aider la Grèce et d'éviter que la crise n'atteigne le Portugal et l'Espagne. 

Les pays de la zone euro et le FMI avaient alors conclu un accord le 2 mai accordant un prêt de 110 milliards d'euros. Six mois après, c'est pour l’Irlande qu'un plan de sauvetage est mis en place avec le Fonds européen de stabilité financière accordant un prêt de 80 à 90 milliards d'euros. Cet été la question s'est reposée, pour mettre en place un second plan de sauvetage de la Grèce qui s'élève a 160 milliards d'euros...

La zone euro n'est-elle alors qu'un éternel recommencement de plans d'aides et de sauvetage ?

Le risque de contagion de la dette publique : pourquoi cette crainte ? 

Nos dirigeants européens craignent la propagation de la crise de la dette publique grecque à l'Espagne, l'Italie, le Portugal, voire même à la France. Le point commun de ces pays, souvent mis en avant, est le manque de compétitivité de leur économie. Pourquoi ? Parce que c'est une économie désindustrialisée qui a détruit les classes moyennes constituant leur principale source de consommation. 

 L’ampleur de la baisse de salaire pour que les pays puissent de nouveau s'industrialiser serait inimaginable. Il est donc inutile de vouloir lutter contre la marche de l'Histoire en réindustrialisant un pays qui est naturellement plus doué pour une économie de service. 

La fin de la crise de l'Euro et de la dette publique rimera, tôt ou tard, avec fédéralisme.

La construction de l'Union européenne n'est pas finie et doit s'ouvrir sur une organisation plus fluide, pouvant anticiper et réparer les crises avec aisance. Elle peut alors prendre exemple sur le fonctionnement de certains pays comme l'Italie qui opère, par un impôt national, un transfert de revenu de la région Nord à celle du Sud [1].

Citons également l'Allemagne - pays le plus réticent aujourd'hui à l'idée d'une union politique dans la zone euro - qui interdit constitutionnellement qu’une région ait un revenu bien inférieur au revenu moyen du pays [1]. 

La politique de redistribution est une alternative raisonnable qui permettrait de mettre fin à cette politique de rafistolage de dernière minute. Elle suppose la solidarité entre les Etats qui depuis 2010 se vérifie de plus en plus en question d'économie. L'Union européenne ne fait donc que transposer les problèmes de partage des richesses que connaît chaque pays à une échelle plus grande. 

 Le sommet franco-allemand de ce mardi 17 août s'est soldé par l'annonce d'une série de mesures, parmi lesquelles la mise en place d'un "véritable gouvernement de la zone euro" ou encore d'une taxe sur les transactions financières. Ceci est un pas en avant qui n'a pourtant pas rassuré le secteur bancaire car il faudra, tôt ou tard aller plus loin, et c'est toujours par le chamboulement des évènements que l'Histoire avance et que la zone Euro se consolidera et sortira plus forte encore de cette crise. 

 

[1] Conférence de Patrick Artus sur le thème "Quelles solutions pour les pays désindustrialisés de la zone euro" dans le cadre d'un colloque international à Sciences Po d'Aix-en-Provence les 27 et 28 Mai 2011 sur "Le financement du long terme : acteurs publics et investisseurs privés aux nouveaux besoins d'investissement"


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