Apple au sommet

par Alain-Patrick Umucyo
vendredi 27 avril 2012

Beaucoup ont douté, désormais beaucoup espèrent. Apple a su imposer sa marque avec brio. 

Un article rédigé quelques jours avant la révélation du nouvel iPad attirait l'attention sur les remous spéculatifs qui entouraient le cours de l'action Apple à ce moment là. S'appuyant sur une analyse de la valeur AAPL ainsi que sur les commentaires de spécialistes des marchés financiers, l'article insistait sur la fragilité de l'action Apple avant d'évoquer, finalement, un délai d'un ou deux ans pour que la compagnie consolide ses positions. Une fois de plus, Apple s'est montré exceptionnel. En moins de deux mois, la succession de deux événements a permis à la marque de conforter sa place au sommet.

Le premier événement a été annoncé le 19 mars 2012. Pour la première fois en 17 ans, la compagnie la mieux côtée du monde annonçait l'octroi de divendes à ses actionnaires, à raison de $2,65 par action et par trimestre. Cette annonce longtemps espérée a été mise au crédit de la nouvelle ère qu'embrassait la compagnie sous l'égide de Tim Cook. En effet, alors que Steve Jobs avait encore les rênes, sa position quant à la distribution de dividendes était clairement défavorable. Aussi singulier en affaire qu'il était génial en informatique, Steve Jobs a transformé Apple en une immense réserve d'actifs. Une fois aux commandes, Tim Cook n'a eu qu'à ouvrir les vannes, sans pour autant dilapider une fortune que le deuxième événement a révélé incommensurable.

Ce deuxième événement était la publication des résultats trimestriels de la société. Battant les pronostices les plus optimistes, les chiffres publiés ont impressioné tous les analystes, Tim Cook lui-même s'est dit « surpris ». Plus étonnant encore est l'influence de ses résultats sur les réserves personnelles de la compagnie ; celles-ci s'élèvent désormais à 110.2 milliards de dollars. Avec de telles réserves, Apple pourrait acheter chaque action de la future introduction en bourse de Facebook et avoir encore assez pour acquérir Research in Motion, le producteur des Blackberry. De cet immense trésor, 75 milliards ont été amassés en dehors des États-Unis. Cela a sans doute été l'indice permettant aux analystes d'indiquer que le moteur de la croissance exponentielle d'Apple était logé en Chine, où les ventes n'ont cessé de grimper ces derniers mois. Les plus méticuleux d'entre eux ont ajouté que la marque ne distribue pas encore ces produits dans le monde entier. En Afrique, par exemple, le mobile n'est plus uniquement un outil de communication, il représente un élément essentiel des transactions financières ainsi qu'une plate-forme d'innovations. Apple peut encore espérer des gains stellaires avec un tel marché

Désormais, après avoir douté de la solidité d'une société dont les nouveautés sont souvent perçues comme des améliorations cosmétiques, les commentateurs s'interrogent sur la manière dont la compagnie va employer sa corne d'abondance. Certains suggèrent qu'en cette période de crise, investir dans des usines aux États-Unis plutôt qu'en Chine serait bienvenu. D'autres ne manquent pas de rappeler que la législation américaine rend très difficile le remploi national de bénéfices engrangés à l'étranger. En définitive, et comme souvent, la solution viendra sans doute de la société elle-même. 


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