Après l’autoroute de la voie ferrée, celle de la mer

par ÇaDérange
vendredi 21 septembre 2007

Dans un message du 12 septembre, je vous faisais part de l’ouverture de la première autoroute ferroviaire entre Luxembourg et Perpignan qui permet de libérer les autoroutes françaises d’une trentaine de poids lourds par jour actuellement avec pour objectif d’arriver à une soixantaine à terme.

Toujours dans le domaine du transport, il existe aussi des projets d’autoroutes maritimes cette fois, dans le même but de libérer les routes des multiples camions que l’on y rencontre et désengorger les axes routiers. Sachez qu’il en existe une, opérée par l’armateur français Louis Dreyfus depuis avril 2005, entre Toulon et Civitavecchia en Italie, mais qui vivote seulement grâce aux subventions de l’Europe et de la Région.

Les Pays européens riverains de la mer du Nord (Grande-Bretagne, Allemagne, Suède, Danemark, Pays-Bas et Belgique) viennent de lancer un appel à projets pour créer une autoroute de la mer du Nord. Dans une autoroute de la mer, ce qui compte c’est la qualité des infrastructures portuaires à l’embarquement et au débarquement qui rend ces phases de rupture de charge du transport les plus rapides et les moins coûteuses possible ainsi que celle des raccordements aux réseaux autoroutiers ou ferrés qui permettent de reprendre le flux de camions ou de remorques jusqu’au client et au point de destination final.

C’est pourquoi cet appel d’offre est un appel à projets ouvert dans lequel on attend des organismes portuaires locaux des compagnies maritimes et des transporteurs routiers qu’ils définissent en un à trois consortiums réunissant les acteurs ci-dessus, le projet global qui présente le meilleur rapport Performance/Prix/Impact écologique. C’est dire que le choix sera difficile dans une zone où les ports importants sont très nombreux et bien équipés. Vous aurez noté que la France et ses ports sur Manche et mer du Nord sont d’ores et déjà hors jeu, mais pas ses compagnies maritimes avec CMA CGM.

Par contre la France et l’Espagne ont lançé un autre projet d’autoroute maritime entre la côte espagnole et son port de Bilbao et la façade atlantique française avec un port non encore défini entre Nantes et Dunkerque. Là aussi l’objectif est de soulager les autoroutes françaises du passage de 100 à 150 000 poids lourds par an en faveur des routes maritimes.

L’Europe participe financièrement à l’ouverture de ces nouvelles routes maritimes et en a fait un objectif prioritaire pour les années 2007/2012. Elle pourrait participer aux projets ci-dessus à raison de 30 %.

Un des élements de l’attractivité de ces routes maritimes nouvelles est celle de leurs équipements de transbordements et de leur productivité. Un domaine dans lequel nos ports français ont malheureusement une réputation de faible efficacité. A l’occasion d’une visite à Marseille pour l’inauguration du nouveau tramway, Nicolas Sarkozy a promis de s’attaquer rapidement au problème en indiquant que, dans le monde compétitif du transport maritime, il fallait que nos ports "s’adaptent ou déclinent". Espérons que tous les intervenants dans ces processus en seront convaincus et feront les efforts nécessaires pour s’adapter...


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