Aux É-U, les revenus des riches et des pauvres évoluent en sens contraire

par Mercure
lundi 9 novembre 2009

Qu’aux États-Unis les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres, ce n’est pas vraiment une nouvelle, mais quelques précisions ne font pas de mal.

On sait que depuis les années Reagan les revenus de la classe moyenne des É-U ont été laminés, mais sait-on jusqu’à quel point. Les revenus totaux de la population ont beaucoup augmenté depuis cette époque, mais, composés plus largement qu’avant de revenus boursiers, dividendes, ristournes fiscales, bonus et autres primes discrétionnaires, ils sont allés préférentiellement à ceux qui étaient déjà fort riches.

Depuis 2001, 80% de la richesse supplémentaire créée aux États-Unis a été captée par les 5% de citoyens les plus riches, et la moitié de ces 80%, soit 40% du total, sont allés au 1% le plus fortuné.

Par conséquent, 95% d’Étasuniens, soit 285 millions de citoyens ont reçu 20% seulement de ce pactole obtenu par des exploits de productivité, fort insuffisants pour faire face à une inflation annuelle de 2,5 à 4% selon les années pendant 8 ans. Voilà l’une des raisons pour lesquels les étasuniens ont vu leur dette par personne doubler depuis 2003.

Dans ces conditions, le fait que le gouvernement du pays semble compter sur une reprise de la consommation pour sortir de la crise, parait relever de la supercherie. Il est en effet impossible de croire qu’il ne soit pas au courant de la situation catastrophique du pays. Son camouflage au moyen d’un certain talent d’équilibrisme statistique ne saurait tromper beaucoup plus longtemps son opinion publique ni le reste du monde.

C’est sur la prise de conscience de cette situation que Nouriel Roubini s’appuie pour affirmer que les É-U se trouvent actuellement placés dans un processus déflationniste de longue haleine, engendré par un changement radical des habitudes de consommation des Étasuniens. Ce pays est en effet bien loin de pouvoir refermer la parenthèse de la crise.

Devra-t-on appeler cette époque “the american nightmare” ?

© André Serra 

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Cet article répond aux règles de la nouvelle orthographe


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