BCE et FED même combat

par cliquet
dimanche 16 septembre 2012

Pour prolonger quelque peu mon dernier article "l'argent-dette, instrument de domination" nous avons assisté ces derniers jours à une manoeuvre concertée entre la FED et la BCE.

La 1ère salve a été tirée par Mario Draghi lorsqu'il a annoncé que la BCE allait racheter de la dette souveraine d'une façon illimitée, pour autant que les maturités de ces dettes soient inférieures à 3 ans. Aussitôt, tous ce que le monde "bien-pensant" compte en spécialistes de tous bords a applaudi devant un tel courage. Enfin, la BCE sortait de sa léthargie, et utilisait la "grosse bertha" si, si, j'ai entendu le terme, noyé dans les "bazooka" et autres substantifs martiaux. Bref, tout ça avait plutot l'air d'une déclaration de guerre aux vilains marchés qui voulaient imposer des taux proches de l'usure à ces pauvres pays tellement endettés...

Et le pire, c'est que cela marche. Et là, ma parole, mais c'est à tomber à la renverse ! Sont-ils tous devenus inconscients ? Personne ne pose la question de savoir qui détient la dette des Etats ?

Car enfin, pour acheter quelque chose, encore faut-il que qelqu'un le possède. Et là, comme disait le regretté Coluche, "je vous le donne, Emile" eh bien, ce sont les mêmes qu'on baptise "marchés" quand ça peut arranger, mais qu'on désigne "banques ou fonds" entre gens du même monde.
 Non, vous ne rêvez pas, Monsieur Mario s'engage à racheter sans limites les dettes "souveraines" que certains qualifient de "pourries" actuellement en possession des banques. Bien évidemment, les banques en question ne sauraient résister à un tel appel. Tenez, je vais vous donner un scoop : je suis persuadé que les banques vont racheter de plus en plus de dettes, rien que pour faire plaisir à Monsieur Mario en lui revendant aussitôt.

Un petit problème subsiste, car même s'il n'est pas convenable de parler d'argent entre gens du monde, il va bien falloir que quelqu'un paye. Devançant l'argument, Monsieur Mario nous tranquilise : cela se fera à périmètre monétaire constant. Autrement dit, on va imprimer des beaux billets tout neufs et on va détruire des vieux billets en quantité égale. Alors là, rien à dire, la combine est nickel... Sauf que, pour compenser l'argent qu'on va donner aux banques, il va bien falloir qu'on le retire de quelque part, et ça, c'est une question qui n'est pas abordée. On ne peut pas penser à tout. D'autant plus que la valeur intrinsèque de ces dettes qui, n'en doutons pas, seront rachetées à leur valeur nominale, ne représente pas le meilleur des placements. In fine, c'est encore une fois la "générosité" des contribuables qui sera sollicitée.

Le lendemain, c'est au tour du cousin Ben d'annoncer que la FED va racheter des créances immobilières pour 40 milliards de $ par mois, c'est-à-dire environ 500 milliards de $ par an.Comme il n'est pas spécifié de date de fin, on peut se demander s'il existe une limite dans le temps à l'exercice...

Dans les 2 cas, nous avons une curieuse similitude : faire acheter par des banques centrales des dettes plus ou moins (et plutôt plus que moins) frelatées. Cette opération aura pour seul et unique bénéficiaire le système bancaire. Mais, après tout, si tout le monde trouve cela normal...


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