Bitcoin : le silence est d’or
par axiaman
jeudi 11 mai 2017
Depuis le 1er janvier, le Bitcoin est en hausse de 87% et aucun média n’en parle.
Sa valeur a doublé en 6 mois et très peu d’articles le soulignent.
Le Bitcoin a pourtant connu un début d’année riche :
- En mars, il dépasse le prix de l’once d’or dans l’indifférence générale.
- Peu après, le gendarme boursier américain (la SEC) refuse le lancement d’un fonds d’investissement dédié au Bitcoin provoquant une baisse de 20% du cours de la monnaie digitale. Les médias relayent cet écueil sans relâche.
- En avril, l’autorité financière japonaise reconnaît le Bitcoin comme moyen de paiement légal. Personne n’en parle.
- Depuis, il bat chaque semaine des records et plusieurs monnaies alternatives au Bitcoin, telles l’Ether, le Litecoin et Ripple ont vu leur cours exploser. Qui le sait à part les initiés ?
Heureusement que les marchés ne suivent pas les médias !
En effet, les investisseurs plébiscitent en masse les monnaies digitales. Depuis le début de l’année, leur valorisation totale est passée de 20 à 50 milliards de dollars.
Inutile de chercher dans votre journal préféré. Quant au monde financier, il observe en silence.
Pure spéculation diront certains. D’autres parleront de fraude, de schéma de Ponzi, sans même avoir pris le temps de s’intéresser au sujet de près.
Les grandes révolutions technologiques ont toujours connu leur lot de sceptiques. Et plus la révolution est grande, plus les sceptiques semblent nombreux.
Or, nous vivons une révolution. L’industrie bancaire, une des dernières à résister, va enfin connaître sa mutation technologique.
Imaginez un moyen de paiement vous permettant d’envoyer instantanément via votre smartphone quelques centimes ou plusieurs millions aux quatre coins du monde.
Imaginez que les frais de transfert et le taux de change soient tellement modiques que les utilisateurs du monde entier économiseront des milliards par an. Quel impact dans les pays pauvres !
Imaginez qu’aucun organisme, état, banque ne puisse interférer dans votre paiement, le bloquer ou saisir vos fonds.
Imaginez enfin une monnaie à l’inflation limitée que chacun peut acquérir en quelques clics.
Cela s’appelle le Bitcoin.
Au fond, peu importe que son cours soit à 100 ou 10'000 dollars. Ses propriétés seules méritent qu’on s’y intéresse davantage.
La totalité des Bitcoins vaut actuellement USD 30 milliards. C’est peu si on la compare à la valeur des billets de banque en circulation dans des petits pays comme la Suède ou la Suisse, environ USD 70 milliards, sans compter la monnaie scripturale qui se compte en centaines de milliards.
En revanche, c’est beaucoup quand on réalise que cela représente deux fois et demie la capitalisation boursière de Twitter, trois fois celle de Garmin, et vingt-cinq fois celle de GoPro.
Malgré le soutien de nombreuses personnalités comme Sir Richard Branson, Al Gore, Peter Thiel (fondateur de Paypal), le Bitcoin est encore trop méconnu.
Au-delà de cette monnaie, c’est la technologie sous-jacente de la Blockchain qui mérite d’être étudiée. Elle repose sur plusieurs mécanismes puissants :
- Enregistrement de toutes les opérations sur un registre décentralisé. Aucune autorité centrale ne contrôle les données. L’utilisateur est libre de partager ou non ses données avec tel utilisateur.
- Validation des transactions en continu par les participants au réseau. Sur la base de paramètres prédéfinis, chaque participant peut confirmer une fraction de la transaction via la puissance de calcul de son ordinateur.
- Utilisation de pseudonymes plutôt que de votre identité réelle.
La Blockchain va mettre en péril le modèle d’affaires de sociétés n’ayant pas 10 ans d’existence : Airbnb, Uber, etc.
Prenons le cas d’Airbnb. La société prélève une commission de courtage de 15% en mettant en relation des gens voulant se loger avec des bailleurs.
Au moyen de la Blockchain, les loueurs et les locataires pourraient s’enregistrer sur un registre décentralisé et se contacter anonymement et sans intermédiaire. Si elles le souhaitent, les deux parties peuvent s’échanger leur numéro de téléphone ce qu’Airbnb ne permet pas de faire.
Des points de réputation historiques permettraient à chaque partie de juger l’autre avant la transaction. Aucune altération des données n’étant possible, chaque partie souhaitera que l’opération se déroule pour le mieux.
Le paiement serait effectué via une monnaie digitale comme le bitcoin. Aucun détail de carte de crédit ne serait stocké. Les fonds seraient consignés auprès du réseau et ne seraient libérés qu’en cas de validation d’étapes par les deux parties : confirmation de réservation, remise des clés, restitution du logement, etc.
Sur la base de l’historique des deux parties, un contrat d’assurance serait généré et confirmé électroniquement par elles (smart contracts). Les utilisateurs ayant une mauvaise réputation paieront une prime plus élevée.
Tout le monde serait gagnant :
- Economie de 15%
- Anonymat des données personnelles comme l’adresse email, les données de carte de crédit, etc.
- Sécurité de la transaction.
- Réception immédiate des fonds, sans frais bancaires ni marge de taux de change.
Nombreux sont les modèles d’affaires pouvant naître ou mourir via la Blockchain.
La situation actuelle rappelle celle d’Internet au début des années 1990. Tout le monde en entend parler mais personne ne s’en soucie vraiment.
Faut-il acheter du Bitcoin ? Pas forcément. Chacun doit étudier le sujet et décider en son âme et conscience.
L’avantage est qu’on peut en acheter des fractions pour quelques euros et se familiariser progressivement avec son fonctionnement.
Autre solution : vendre ses produits et services en Bitcoin, vie une plateforme comme Bitpay.
Le 22 mai sera célébré le Bitcoin Pizza Day, en souvenir des deux pizzas achetées le 22 mai 2010 contre 10'000 Bitcoins, l’équivalent de 25 dollars alors et de 17 millions aujourd’hui.
Alors que les bourses mondiales sont à un niveau exceptionnellement élevé, alors que les principales monnaies mondiales ont été dévoyées par les banques centrales, alors que la SEC autorise chaque semaine des fonds à fort effet de levier (1$ investi = 4$ placés) mais refuse un fonds Bitcoin, nous espérons que les lecteurs s’intéresseront aux monnaies digitales.
Après quelques années durant lesquelles l’écosystème s’est consolidé, une formidable révolution est désormais en marche.