Bonheur aux vaincus !
par Michel Santi
mercredi 3 février 2010
Le capitalisme n’existe plus. Il a été étouffé par les principales Banques Centrales Occidentales qui ont activement crée une illusion de prospérité par l’entremise de divers mécanismes, manipulations de taux d’intérêts et autres injections de liquidités, afin de masquer la gigantesque destruction de richesse dont nous sommes témoins.
Euphorie boursière en trompe l’oeil savamment entretenue tout au long de l’année 2009 par nos dirigeants politiques et économiques qui n’ont strictement rien réglé car les remèdes appliqués en 2009 contiennent exactement la même substance chimique que les microbes ayant provoqué la crise ayant débuté en été 2007 !
Dans un tel contexte, quelle fiabilité peut bien avoir un P.I.B. Américain annoncé à 5.7% pour le dernier trimestre 2009 ou un budget Fédéral de 3’800 milliards de dollars tout récemment proposé par un Président Obama dont un des plus proches conseillers - l’éminent Lawrence Summers - reconnaît une "reprise statistique" qui se double d’une "récession humaine" ? Récession et détresse humaines de l’ensemble des intervenants économiques punis par une spéculation crédule et gourmande au point de convoiter des actifs aux valorisations fictives, la règle du jeu capitalistique des "checks and balances" établissant une indispensable sélection naturelle par faillites interposées étant unilatéralement remplacée par des chaises musicales à l’évidente capacité de nuisance envers l’économie réelle...
Force est de constater aujourd’hui que Banques Centrales et pouvoir politique cautionnent un édifice tapissé de bulles où le contribuable sauve la mise d’établissements financiers peu scrupuleux et autres joueurs devant l’éternel. Keynes déclarait jadis que les marchés pouvaient se payer le luxe de rester irrationnels plus longtemps que les investisseurs condamnés, eux, à fatalement se retrouver en faillite en cas de mauvais choix stratégiques.
De nos jours, Keynes aurait décelé une inversion malsaine de ce paradigme car nous vivons une époque où le système financier est encouragé à patauger le plus longtemps possible dans son irrationalité. Le "moral hazard", cette sanction Darwinienne suprême qui éradique le perdant, rend l’âme en même temps que le capitalisme.