Colonisation et économie
par ÇaDérange
mardi 17 janvier 2006
Le débat fait rage sur les "crimes" que les colonisateurs auraient commis lors de leurs colonisations, et au contraire sur les choses positives que les mêmes colonisateurs auraient apportées aux colonisés.On parle de mauvais traitements, voire d’esclavagisme dans un sens, on parle d’aménagement des territoires, d’éducation, de justice et d’organisation dans l’autre.
Je laisserai les historiens, à supposer qu’ils ne soient pas trop partiaux, accumuler les recherches pour que le temps et l’histoire en décident un jour. Probablement d’ailleurs que, le temps aidant, les opinions en deviendront plus balancées que ce que nous pouvons constater dans les médias d’aujourd’hui.
Je suis étonné néanmoins que dans ce débat, on ne nous parle jamais de l’apport des ex-colonisateurs en termes de développement économique, et de croissance autrement qu’en termes d’exploitation des richesses de ces pays.Parce que sans développement économique, malheureusement, rien -ou très peu- ne peut se passer.
Car enfin, il y a maintenant plus de cinquante ans que toutes nos ex-colonies sont devenues libres et majeures. Or, si vous allez aujourd’hui dans ces pays, vous vous apercevrez que sur le plan économique, industriel et d’aménagement du territoire, la totalité de ces ex-colonies sont dans un état déplorable, avec des infrastructures proches de l’effondrement, des équipements publics d’une saleté repoussante, des routes pleines de trous énormes, des réseaux électriques endommagés,des approvisionnements en électricité à éclipses, de l’eau boueuse, des tas d’immondices, etc. Bien sûr, certains d’entre eux n’ont que peu de ressources naturelles, mais pas tous.
Je vais vous citer quelques noms d’ex-colonies que vous pouvez utilement aller visiter pour vous faire une idée : l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Togo, le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, Madagascar, le Niger, le Vietnam, etc. Si vous allez voir l’Afrique anglophone, rien n’est bien différent, malheureusement.
Au-delà de cinquante ans, peut-être pourrait-on considérer que la responsabilité des "colonisateurs" dans l’état de l’ex-colonie n’est plus totalement engagée, d’autant plus que, dans l’intervalle de temps, nous n’avons cessé de subventionner lourdement lesdits pays ?
Ce constat n’enlève rien, néanmoins, à la responsabilité que nous avons pu avoir à l’époque de la colonisation.