Comment aider les pays pauvres
par Lacochy
lundi 13 décembre 2010
Au centre des Objectives du millénaire pour le Développement ou OMD adoptées en 2000 par L’ONU, il a été convenu de réduire de moitie la pauvreté et la faim d’ici 2015 et pour cela il avait été demandé aux pays riches de réduire les dettes des pays pauvres et d’augmenter les programmes d’aide au développement. De cette résolution deux suppositions avaient été dégagées ; que les pays riches peuvent matériellement donner forme au développement dans la partie pauvre du monde et que leurs efforts à faire cela doit consister largement à pourvoir des ressources et les opportunités du commerce aux pays pauvres.
Ces suppositions ont une fois encore ignoré les leçons des décennies passées et même de l’histoire de l’économie en général. Le développement doit être déterminé largement par les pays pauvres eux même, et le rôle des outsiders ne sera que très limité. Le seul focus sur l’aide et l’accès aux marchés ne doit donc pas reléguer au second plan d’autres potentielles mesures payantes.
Les expériences de certains pays en développement ont confirmé l’importance des reformes spécifiques internes. Comme le Vietnam, ni la Chine ou l’Inde, les deux superstars émergentes du dernier quart de siècle, ont bénéficié de préférences sur le plan du commerce international et aucun de ces pays ont bénéficié de l’aide étrangère comparable a celles des pays africains et de l’Amérique centrale. Mais en promulguant des reformes créatives domestiques, les deux pays prospèrent et dans les deux pays la pauvreté a été réduite considérablement.
De l’autre cote, malgré n’étant pas plus pauvres et étant plus agraires par contre, beaucoup des pays africains ont été incapables d’égaler la réussite du Vietnam. C’est vrai qu’il ya eu des progrès et que certains pays en Afrique ont pu atteindre une stabilité macroéconomique, mais ces progrès sont restés tres modestes et les investissements dans ces pays dépendent toujours sur l’infusion de l’aide étrangère. C’est vrai aussi que les rares réussites du continent, le Botswana et la Maurice par exemple, ont été réalisées grâce à la forte demande de leurs exportations (le diamant and vêtements respectivement) donc à l’ouverture des marchés extérieurs sans lesquels ces pays seraient toujours pauvres. Mais la distinction de ces pays n’est pas due seulement à leurs avantages extérieurs mais surtout à leur habilité à exploiter ces avantages.
Une exception notoire sur les limitations de l’assistance extérieure est le membership dans l’union européenne. En offrant à ses voisins du sud et de l’est, pas seulement les transferts d’aide et l’accès à ses marchés mais surtout le prospect de joindre l’union, l’union européenne a été le catalyseur des grands changements de politiques et institutionnels et d’une impressionnante croissance dans à peu prés 25 pays. Mais l’exception confirme la règle : l’UE n’est pas seulement un arrangement économique, c’est aussi un système politique dans lequel les états membres transfèrent un certain nombre de leurs pouvoirs légaux à l’autorité centrale et l’autorité centrale en revanche supporte certaines responsabilités du bien être économique de chaque état membre. Mais malheureusement l’accession à l’UE ou à une autre puissance n’est pas une option pour la plupart des pays pauvres. Et augmenter l’assistance financière and les opportunités du commerce n’est pas non plus une option suffisante.
L’assistance financière marche bien quand les gouvernements des pays récipiendaires ont la capacité et le leadership qu’il faut pour utiliser cet argent prudemment et productivement. Les évidences statistiques ont prouvé qu’il ya un lien entre l’assistance financière et la croissance, mais l’assistance financière n’a jamais été associée avec ce qui compte le plus, qui est une croissance durable de productivité et de revenues. Durant les années 90s par exemple certains pays d’Afrique au sud du Sahara avaient bénéficié des aides financières allant jusqu'à 12% de leur BIP, mais pendant ce même temps le taux de croissance par tête d’habitant déclinait de 0,6 par an. Entre temps certaines réussites d’aujourd’hui, comme le Chili et la Malaisie, n’avaient pourtant presque rien obtenu en matière d’aide. Les raisons de cette mauvaise performance peuvent se résumer ainsi :
1. Les pays récipiendaires sont submergés par plusieurs donneurs qui souvent poursuivent beaucoup d’objectives souvent peu cohérentes et imposent une pléthore de conditions sur l’aide.
2. Ces aides sont souvent très volatiles et incertaines ce qui fait les pays récipiendaires ont des difficultés pour planifier leurs budgets.
3. Un manque de capacités institutionnelles qui fait que l’aide reçue n’est pas utiliser productivement.
M’attardant sur le troisième point, le Plan Marshall illustre très bien l’importance de la compétence institutionnelle locale. Parce que les compétences institutionnelles de la France, l’Angleterre et l’Allemagne avaient survécues la guerre, ces pays étaient capables d’exploiter tout le potentiel de l’assistance financière.
Pour conclure je dirais tout simplement que l’assistance financière est une bonne chose pour le développement du continent africain mais son efficacité dépendra toujours des institutions des pays récipiendaires et que les pays riches doivent aussi assister les pays africains à assoir des véritables institutions capables d’exploiter intelligemment ces aides.
Lacochy