Compétitivité : l’Etat matraque sans trêve les entreprises

par ÇaDérange
mardi 5 août 2008

Je rappelle régulièrement dans ces colonnes l’importance de ce paramètre oublié des politiques dans leur gestion budgétaire et fiscale qui est la compétitivité de nos entreprises. En d’autres termes, le prix de revient des produits que fabrique notre industrie et qui intègre les coûts des matières premières, ceux de fabrication y compris ceux du coût de la main-d’oeuvre toutes charges comprises, ceux du retour sur les investissements, ceux des processus de ventes et de distribution, etc.

Nos industriels se plaignent très régulièrement que notre industrie soit pénalisée par des charges fiscales et sociales plus élevées que celles des pays concurrents. Une revue générale des politiques fiscales avait été engagée en 2007  à la demande du président et de son ministre des Finances. Les résultats viennent d’être consigné dans un "Document d’orientation sur les évolutions de politique fiscale" qui doit servir à Mme Lagarde pour définir à quelle sauce elle va manger, dans un proche avenir, tous les contributeurs au budget de la France, contribuables, entreprises et consommateurs (via TVA, TIPP et toute la fiscalité indirecte).

Comme vous le voyez ci-contre, ce document confirme les plaintes des industriels.On n’arrête pas de les matraquer de plus en plus, alors que, dans le même temps, les pays étrangers et nos grands compétiteurs avaient bien compris que la bataille de la compétitivité des entreprises était un combat essentiel ! Nous étions déjà supérieurs en prélèvements globaux aux autres grands pays européens de 3 % à 12 % du PIB, Produit intérieur brut, contre un 9/10 % pour la Grande-Bretagne et l’Allemagne dans les années 1970/75. Nous avons continué gaillardement à charger la mule depuis, alors que nos grands concurrents, dans le même temps, soucieux de maintenir cette compétitivité, essayaient de les diminuer. Résultat : nous prélevons maintenant 17 % du produit intérieur brut sur les entreprises là où l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont réussi à ramener leur niveau de prélèvement en dessous des 9 % et la moyenne de ceux de l’Union européenne  à 11 %.

Pourquoi cet accroissement de la différence entre notre industrie et celles de nos grands concurrents. La mauvaise image des patrons et de leurs entreprises aux yeux des Français, culture socialo-communiste dominante et culture économique inconsistante des Français obligent, l’immobilisme de nos pouvoirs publics qui restent immobiles quand les autres bougent et le choix conscient de favoriser l’imposition des familles plutôt que les entreprises !

Ainsi en est-il de cet impôt anachronique et néfaste pour la croissance, la taxe professionnelle, du maintien au plus haut niveau de tous les pays européens de l’impôt sur les sociétés et du retard au basculement des prélèvements fiscaux de la production vers la consommation (la TVA dite sociale).

Conclusion de la ministre des Finances : le système de prélèvement est aujourd’hui à réinventer pour le rendre plus rationnel et plus cohérent ; et d’annoncer qu’elle allait redéfinir ce système autour de plus d’équité fiscale (en clair "mort aux niches" donc plus de prélèvements pour les contribuables), d’une mise en application des décisions du Grenelle de l’environnement (en clair de nouveaux impôts et plus de malus écologiques pour entreprises et contribuables) et une fiscalité des entreprises qui leur permettent d’améliorer leur compétitivité.

C’est avec ce paquet de mesure que notre ministre doit, sans doute, vouloir aller chercher ce pourcentage de croissance supplémentaire qui devrait nous permettre pour 2012 d’équilibrer dépenses et recettes budgétaires pour la première fois depuis vingt-cinq ans et diminuer notre dette à 60 % de notre PIB. Le tout sans aucun effort sensible de réduction du train de vie de l’Etat et des collectivités locales.

Intéressant, n’est-ce pas ?  


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