Crédit à la consommation : enfin un cadre législatif

par lucdelporte
mardi 23 juin 2009

C’est la transposition d’une directive européenne qui permettra d’encadrer les (pires) pratiques du crédit à la consommation.

Le crédit à la consommation est une plaie, surtout quand il se déguise en simple "réserve d’argent immédiatement disponible", où quand les conditions les plus importantes sont écrites police 6 à la verticale. Le tout pour ne pas nous montrer le vrai taux que peuvent atteindre ces crédits (dits aussi crédit revolving, ou crédit renouvelable). J’avais déjà pointé le vide législatif autour du crédit, ainsi que les quelques pistes pour s’en sortir. Et pour ceux qui lisent ce blog régulièrement, vous vous rappelez peut-être que je m’étais mis en rogne contre la mauvaise foi évidente de Cetelem, qui avait tenté une opération de communication tout à fait bidon sur le thème du "crédit responsable" (sans dévoiler, bien sûr, ses propres chiffres et ses taux revolving à 20%).

Cette fois-ci, on dirait que c’est la bonne, le Sénat est en train de faire passer un texte qui encadrera un peu mieux la publicité pour ces produits financiers qui rongent le moral des Français (76% des sondés avaient déclarés qu’on leur en proposait trop souvent). Plus précisément :

  • "le montant total dû par l’emprunteur devra désormais figurer de manière claire sur toutes les publicités. Le taux d’appel promotionnel devra également figurer en aussi grosse lettre que le taux réel." (Le Figaro). J’attend de voir comment les annonceurs vont se dêpétrer de ce bourbier là, car un taux de 20% de moyenne, ça n’est franchement pas vendeur, et comme ils sont retors...
  • Les termes « réserve d’argent », « compte disponible », ou « crédit reconstituable » seront remplacés par une appellation unique : « crédit renouvelable ». C’est donc de ce mot qu’il faudra avoir peur, car il implique souvent un taux de 20%
  • Enfin, ces crédits ne devront pas sous-entendre qu’ils peuvent améliorer la situation financière des contractants (qui en prennent souvent pour... rembourser d’autres crédits). C’est un coup d’arrêt à toutes ces micro-institutions qui proposent du regroupement de crédit.
  • Les "cartes de magasins" qui font à la fois office de carte de fidélité, carte de crédit et carte de paiement, seront elles aussi encadrées

Enfin donc une loi qui va dans le bon sens, et dont je suivrai avec beaucoup d’attention l’application, car il y aura forcément des contorsions de la part des vendeurs de crédit. Notons tout de même qu’il s’agit de la transposition d’une directive européenne du 23 avril 2008. Donc c’est aussi l’occasion de dire que OUI l’Europe sert à quelque chose, notamment la PROTECTION des consommateurs :)

Luc, Consommaction


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