De Alstom, de STX, d’ADP et du bradage de notre patrimoine
par Laurent Herblay
samedi 7 juillet 2018
Macron semble décidé à poursuivre la vente des bijoux de famille de notre beau pays : ADP et la Française des Jeux sont les nouvelles cibles des marchés que le président va leur accorder, aussi absurde soit la privatisation de ces entreprises. Le plus effarant est que le bilan des années Hollande, tant sur Alstom que STX, démontre la folie de laisser-faire la vente de notre patrimoine.
Laisser la France perdre des actifs stratégiques
Parfois, l’actualité est cruelle. Au même moment où le gouvernement annonçait de nouvelles privatisations, plusieurs annonces ont démontré le danger de cette approche. GE, que la précédente équipe au pouvoir, dont Macron était un élément clé sur les sujets économiques, avait laissé racheter ce fleuron industriel qu’était Alstom. Mais les promesses de 2014 n’engageaient que ceux qui les écoutaient : les 1000 emplois promis d’ici la fin de cette année ne se matérialiseront pas. Bruno Le Maire a beau parlé, on sait bien que ce ne sont que des mots, qui ne seront suivis d’aucune conséquence pour le groupe étasunien. Dommage, car cela devrait permettre une reprise d’Alstom par l’Etat.
Plus récemment, ce gouvernement avait également laissé un groupe italien aux dents longues, Fincantieri, racheter le constructeur naval français STX, qui avait déjà changé de mains. Une aberration tant la pépite française se porte bien, avec un savoir-faire reconnu dans le monde entier, et un carnet de commande lui permettant de voir venir. Il y a quelques jours, MSC a commandé 3 nouveaux paquebots, remplissant le carnet de commande jusqu’en 2026 ! On se demande bien pourquoi nos politiques ont laissé racheter 50% d’une telle entreprise alors qu’elle n’avait nullement besoin et que l’Etat semblait avoir les moyens de bloquer une telle issue pour garder STX en France…
Et pour couronner le tout, alors que la France avait signé, avec les Etats-Unis un accord avec l’Iran, qui a permis le retour de nos entreprises dans le pays, où ils sont les premiers constructeurs automobiles, voilà que la volte-face de l’Oncle Sam a des répercussions sur la présence de PSA en Iran, alors même que le constructeur français ne vend pas une voiture outre-Atlantique et ne devrait pas subir les conséquences du changement d’opinion de Washington alors que Paris avait signé ce traité. Pire encore, Bruno Le Maire s’est fait le porte-voix servile des Etats-Unis en annonçant lui-même que « PSA ne pourra pas rester en Iran », nouvel exemple effarant de la trahison de nos élites.
La privatisation d’ADP et de la Française Des Jeux est d’autant plus effarante que la première est un monopole naturel, qui ne devrait pas quitter le giron de la sphère publique. Et il est aussi préférable qu’une entreprise comme la FDJ reste dans la sphère publique plutôt que laissée à la seule recherche de profit. Mais le service public est sans doute une notion lointaine pour le locataire de l’Elysée…