Départ des baby boomers et évolution des emplois

par ÇaDérange
lundi 16 janvier 2006

Départ des baby boomers et évolution des emplois.

Les baby boomers partent en retraite, et vont donc laisser des emplois vacants aux nouvelles générations. En même temps, le profil de notre industrie et de nos services se modifie et génère des besoins de main d’oeuvre différents de ceux d’aujourd’hui. La combinaison de ces deux phénomènes crée la demande du marché du travail pour l’avenir en nombre de postes et en qualifications demandées. C’est, bien entendu, un élément important à connaître pour orienter nos enfants dans des études qui ne débouchent pas sur le chômage. Ce sont aussi, en principe, des éléments fondamentaux à prendre en compte, pour l’Education nationale, notamment l’enseignement supérieur, pour que l’offre de formations et de diplômes soit en adéquation avec la demande future.

Le Commissariat au Plan -qui vient de faire la une des journaux pour cause de disparition brutale- et la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques(DARES) du ministère de la cohésion sociale, viennent de réaliser une étude commune pour savoir quels seront les postes dont le pays aura besoin au moment de la période de retrait des baby boomers, soit 2005/2015, et quelles qualifications seront demandées.

Première bonne nouvelle, les postes à pourvoir (750 000/an) pendant la période seront supérieurs aux départs de l’emploi (600 000), pour donner un nombre de créations nettes d’emplois de 150 000 par an. C’est un niveau proche de celui des années Jospin. A noter que ce nombre de créations de postes repose sur une hypothèse de croissance annuelle de 2pct sur la période, un niveau de chômage pour 2015 de 7.5 pct, et un accroissement de la productivité de 1,6pct par an(dans l’industrie).

L’évolution des besoins sera dans la continuité de la tendance actuelle, c’est-à-dire d’un côté une demande croissante en postes dans le secteur tertiaire, les services, et de l’autre une bipolarisation de la demande vers le haut, les cadres, et vers le bas, les emplois peu qualifiés.

En entrant un peu plus dans le détail, on observe un repli des métiers industriels, un développement des métiers qualifiés dans l’informatique, le secteur commercial, la comptabilité et la finance, la logistique. Egalement, avec le vieillissement des populations, on verra croître les besoins en infirmières, aides-soignantes dans les établissements, et à domicile, en employés de maison et aides à domicile. Dans la fonction publique, les emplois devraient soit se stabiliser (enseignants), soit diminuer en nombre, résultat de l’amélioration de productivité de ce secteur.

Le secteur de l’agriculture et des travailleurs indépendants (petits commerçants, restaurants, hôtels) verra ses effectifs se réduire, du fait de la concentration des exploitations ou de la concurrence de la grande distribution ou des chaînes.

Au total, on va vers une société en tout ou rien, dans laquelle la classe moyenne risque de diminuer en raison de la poursuite d’une certaine désindustrialisation et de l’augmentation de la demande en postes peu qualifiés, phénomènes liés au vieillissement des populations. Dans une certaine mesure, par contre, cette situation devrait aider à une meilleure intégration des habitants des banlieues, dont l’offre va majoritairement vers des emplois peu qualifiés.

Des conclusions qui laissent rêveur, néanmoins, sur les possibilités de promotion sociale qui avaient constitué la principale motivation à réussir de la génération précédente, et, au-delà, une des raisons du développement du pays tout entier.


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