Deux millions de nouveaux emplois en France en six mois, c’est possible

par lionel.a
mercredi 29 novembre 2006

Créer deux millions d’emplois en six mois en France, c’est techniquement réalisable et finançable. La première opposition vient de nos propres esprits, qui ont été formatés par vingt ans de doutes.

L’énoncé « Deux millions d’emplois en six mois » peut paraître démagogique, tellement nous avons été habitués, ces vingt dernières années, à subir le chômage. Pourtant, plusieurs autres pays européens s’en sont sortis, tous avec leurs propres méthodes.

Avant d’aller plus loin, nous vous demandons, pour que vous soyez convaincu, de refaire vous-même ces calculs. Prenez une calculatrice, le résultat le mérite.

L’idée est de se tourner vers le secteur associatif à but non lucratif. Ainsi, chaque volontaire qui s’impliquerait à plein-temps dans une association, existante ou à créer, prouverait par son volontariat que le problème du chômage est bien un problème de fond de notre société, et non un problème de paresse ou de désir de profiter d’un système... De la même façon que l’État subventionne le secteur privé (on parle de plus de 60 milliards d’euros par an), l’État pourrait payer ou faire financer à ces volontaires une indemnité complémentaire jusqu’à 90% de leur dernier salaire net, ou au moins le Smic pour ceux qui n’ont pas encore travaillé.

En cumulant Assedic, RMI, ASS, l’État et ces organisations sociales déboursent actuellement plus de 38 milliards pour quatre millions de personnes. Le principe serait de compléter ce montant de 18 milliards pour les volontaires, afin qu’ils aient au minimum le Smic. Le détail du financement est téléchargeable sur [http://50chomeurs.free.fr/note_calcul-c.pdf-&gt ;http ://50chomeurs.free.fr/note_calcul-c.pdf?s=av]

Aide Nombre de bénéficiaires Montant actuel perçu (moyennes) Coût annuel total actuel (déjà payé) Objectif mensuel total par volontaire Indemnité compémentaire (moyenne) Coût complémentaire annuel
Assedic 2 380 000 1081 €/mois 30 887 millions d’€ 1350 €/mois 269 €/mois 7 683 millions d’€
RMI 1 250 000 357 €/mois 5 360 millions d’€ 1050 €/mois 693 €/mois 10 395 millions d’€
ASS 350 000 435 €/mois 1 800 millions d’€ 1200 €/mois 765 €/mois 3 213 millions d’€
Aucune 250 000 0 €/mois 0 million d’€ 980 €/mois 980 €/mois 2 940 millions d’€
Total 4 230 000 38 047 millions d’€ 24 231 millions d’€

Mais, recettes de l’Etat :


- surplus de TVA suite à l’augmentation du pouvoir d’achat : 2,5 milliards d’€
- tranche des cotisations supérieures à 1.200 €/mois, non soumises aux exonérations : 4,2 milliards d’€

Coût net : 17,5 milliards d’euros pour 4 millions de bénéficiaires.

Il s’agit d’une hypothèse maximale : subventionner quatre millions de travailleurs à plein temps en association coûterait autour de vingt milliards d’euros par an, à la charge de l’Etat ou des entreprises (il faut insister, pas à la charge des associations, qui en l’absence de moyens financiers « planteraient » ce projet).

Notons que s’il n’y a que deux millions de volontaires, ça coûte deux fois moins cher, soit moins de 10 milliards.

Ces chiffres « ne parlent pas », on va donc relativiser :

- Ce coût est de l’ordre de 1,5% du PIB, c’est-à-dire qu’il ne représente que 1,5% de la production des entreprises sur le territoire national (PIB : 1640 milliards d’euros), une fois les achats et les charges et frais déduits.
- C’est un quart des bénéfices des seules 40 premières sociétés françaises (CAC40 : 88 milliards de bénéfices)
- Répartis sur 27 millions d’actifs, c’est un surcoût de 65 euros/mois par salarié à la charge de l’employeur.
- Un exemple des dernières subventions (Raffarin, et ça continue sous Villepin) : les restaurateurs reçoivent deux milliards d’euros pour une promesse de 40 000 emplois créés. Ca ferait donc 20 milliards pour 400 000 emplois. Nous, nous proposons dix fois plus, soit quatre millions d’emplois pour ce même montant...
- Le projet de l’UMP, bien qu’un peu « creux », est évalué à 35 milliards, soit deux fois le montant dont nous avons besoin.
- Les 35 heures, sans porter de jugement, ont coûté à l’Etat et aux entreprises entre 80 et 100 milliards. Nous ne demandons que 20 milliards.

Mais tout n’apparaîtra pas comme ça. Pour que ça marche, il faut laisser le principe du volontariat. Ainsi, le « flux » des personnes qui souscrivent à ce programme sera régulé. On table sur 350 000 nouveaux emplois en association par mois, soit trois fois ce qui se fait actuellement sans difficulté pour les créations d’entreprises (avec les contraintes financières en moins). Soit un peu plus de deux millions d’emplois en six mois.

CQFD.


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