Du rire en finance

par karl eychenne
mercredi 29 janvier 2020

Il y a deux manières de traiter du rire en finance. La première, classique, ironise sur les croyances des marchés. La deuxième, originale, s’interroge sur le sens de l’humour de l’investisseur.

 

« La finance est un sujet sérieux : on ne plaisante pas avec l’argent des autres ». Trader confirmé.

 

La recherche académique nous apprend que les mouvements de marché ne sont pas risibles, mais justifiés, fondés, soit par ce qui a pu se produire par le passé (faits stylisés), soit par ce qui est censé se produire (la théorie). Autrement dit, lorsque la bourse monte, c’est soit parce qu’elle a monté hier, soit parce que sa valeur intrinsèque est plus élevée. Aucune place pour l’humour là – dedans.

 

Imaginons quand même un scénario où la bourse monte alors qu’elle ne devrait pas. Là non plus, on-y-verra aucune preuve d’autodérision, mais une anomalie comportementale qui sera corrigée dès que l’investisseur sera revenu à la raison. Le débat rationnel vs irrationnel ayant été épuisé par les spécialistes, exploitons une piste plus légère : celle du rire en finance.

 

 

Ce qui peut prêter à rire

 

Commençons par les blagues éculées :

 

 

 

 

 

Les sourires en coin :

 

 

 

 

 

 

De l’humour de l’investisseur

Il n’existe pas de lecture traitant frontalement de l’humour de l’investisseur. Néanmoins, en croisant les études, il est possible de spéculer un peu. L’idée est que l’investisseur présenterait certains traits de personnalité, plus ou moins favorables à la pratique d’un certain humour.

 

Il faut d’abord s’interroger sur les principaux traits de la personnalité qui nous caractérisent tous. Ils seraient au nombre de 5 (modèles Big Five), pour tous les hommes et femmes d’où qu’ils viennent : 

 

Parmi ces 5 traits, la Conscienciosité aurait une influence particulière sur les performances scolaires puis professionnelles, au même titre que le fameux QI. Une nuance : cette influence ne concernerait que les postes de faible complexité. En fait, pour les postes plus spécifiques ou techniques, tels que avocats ou traders, voire à forte responsabilité (PDG), la lecture serait presque inverse : surtout peu de conscienciosité et d’agréabilité. Seraient même convoqués 3 sous-traits bien spécifiques :

 

L’investisseur est-il un pince sans rire ?

D’autres études font un rapprochement entre les 5 traits de la personnalité et le type d’humour pratiqué. Il existerait 4 types d’humour : agressif envers l’autre, agréable envers l’autre, agressif envers soi-même (autodestructeur), agréable envers soi-même (auto-valorisant).

 

Conclusion : le fou rire ou le rire du fou

Il y a bien deux pistes que nous n’avons pas exploré : le fou rire ou le rire du fou ; « la différence entre les deux c’est la camisole », comme disait l’autre. A priori, ces deux pistes extrêmes ne semblent pas devoir être retenues pour expliquer les mouvements de marché, ou alors de manière épisodique.

 


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