Une étude internationale sur l’efficacité energétique commandée par Rexel, début octobre, montre que les économies d'énergies font dorénavant parties des préoccupations croissantes des différentes populations sondées. Si des disparités existent selon les pays dans la manière de mettre en œuvre ces économies d'énergies, les différentes populations montrent un intérêt nouveau pour les problématiques environnementales liées à l’énergie. Le surcoût financier apparaît comme un des freins majeurs, mais les nouvelles mesures fiscales mises en place par le gouvernement, notamment pour les rénovations thermiques, laissent penser que l’efficacité électrique va devenir une problématique énergétique majeure de ces prochaines années.
Le baromètre Rexel Harris, portant sur 4 pays (France, Royaume-Unis, Allemagne, États-Unis) et 1000 sondés a comme comme triple objectif d'analyser :
-
Quelle importance accordent les populations à l’efficacité énergétique ?
-
Par quelle pratique ces populations économisent de l'énergie au sein de leur foyer ?
-
Quel sont les freins à leurs économies d'énergies ?
Les résultats ont montré que l’efficacité énergétique, définie comme la réduction de la consommation d'énergie sans dégradation du service rendu, est un sujet jugé comme important, avec une moyenne de 90% par une large majorité des sondés. Si le sujet intéresse de façon comparable les différentes populations, la façon d'y parvenir dans la pratique diffère : ainsi les français et les anglais avec 80 et 81% sont ceux qui utilisent le plus les ampoules à économies d'énergies. Les allemands vont faire plus attention à couvrir leurs eaux de cuisson (83%) ou remplir au maximum leur machine à laver (79%). Les américains sont quant à eux ceux qui réduisent le plus leur consommation de chauffage avec 71%.
Et si l'aspect financier apparaît toujours comme le principal frein aux économies d'énergie des foyers, le baromètre indique que la protection de l'environnement est devenue une raison majeure de motivation à leur diminution énergétique. Mais cette conscience environnementale ne se transformera en bonnes pratiques qu'avec des mesures d'aides financières fortes favorisant l’efficacité électrique. Dans une époque marquée par la crise économique, les populations ne sont pas prêtes à investir dans des dépenses où le retour sur investissement ne leur apparaît pas immédiat.
En France,
les nouvelles mesures fiscales, notamment concernant
les rénovations thermiques, dont la mise en place sera effective début 2012 devrait inciter les français à réduire leur consommation énergétique. Ce nouveau dispositif permet d'obtenir, pour l'isolation de son habitation, des crédits d’impôts accordés aux travaux lourds et ceux réalisés par bouquet. Un rallongement des Eco-PTZ (emprunt à taux zéro), passant de 10 à 15 ans, devrait inciter les français à mettre en pratique leur conscience environnementale débutante.
Si ces résultats sont de réels signaux positifs, l'économie d’énergie à grande échelle va demander encore beaucoup d'effort. Les consommateurs et politiques ne sont pas les seuls à avoir un rôle à jouer : les industriels devront eux aussi continuer à proposer des solutions innovantes aux citoyens afin que ces derniers puissent facilement et sans frais trop lourd accéder à l’efficacité énergétique.
Les objectifs français fixés par le Grenelle de réduire la consommation énergétique française de 20% d'ici 2020 ne pourra avoir lieu qu'à l'aide de ce double impératif : une large prise de conscience environnementale de la population accompagnée par des mesures incitatives des pouvoirs publics. Une population qui se sentirait plus responsable en faveur des sujets environnementaux et énergétiques paraît en effet comme la condition sine qua non qui permettra une évolution des usages. Espérons que les pouvoirs publics et les industriels vont continuer à concrétiser cette évolution des comportements, et permettre ainsi une utilisation raisonnée de l'énergie que ce soit via les énergies propres et/ou via une diminution de la consommation énergétique.