Et si un grand krach avait bien lieu en 2017 ?

par Laurent Herblay
mercredi 25 septembre 2013

Même si elle est illusoire, il semble bien que la reprise arrivera bien en 2014. En revanche, on peut toujours s’interroger sur le scénario à plus long terme. Au final, le scénario que j’avais esquissé en janvier 2009 me semble assez juste, à savoir une nouvelle bulle puis un nouveau krach.

Perspectives à cinq ans
 
Bien sûr, faire de la prévision à si long terme est un exercice périlleux, qui expose forcément aux critiques et aux railleries justifiées. Néanmoins, c’est un exercice utile qui amène à réfléchir aux dynamiques profondes qui animent notre économie. Et si l’étape du relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis se passe bien, la croissance aux Etats-Unis devrait accélérer sous la conjugaison du soutien de la Banque Centrale, d’une politique budgétaire moins restrictive (fin de l’effet du sequester), de la forte hausse des prix de l’immobilier et forte hausse de la production d’hydrocarbures.
 
Couplée avec la reprise japonaise (plus forte que prévue au second trimestre) et l’amélioration de la situation en Chine, les trois premiers moteurs de la planète devraient aller dans le même sens l’an prochain. En outre, avec des profits des entreprises au plus haut et des politiques monétaires encore accommodantes, voici un cocktail idéal pour gonfler encore les bulles financières, pas vraiment soldées dans les pays dits développés et qui se développent en Chine. Nous pourrions alors assister à une répétition de la phase pré-2008 et très logiquement aboutir à un nouveau krach vers 2016-2018, puisque tous les instruments financiers de la crise à venir existent déjà (dark pools, ETS, trading à haute fréquence…etc).
 
Un scénario prévisible
 

Finalement, je suis assez surpris par la proximité d’un tel scénario avec mes textes de janvier 2009 (alors que nous n’étions pas encore sortis de la crise d’ailleurs). Bien sûr, une partie importante de mes prévisions n’ont pas été vérifiées (réélection de Brown, élection de Bayrou en France – même si j’avais vu juste sur la défaite de Nicolas Sarkozy et son remplacement par une fausse alternative- inversion des résultats pour Barack Obama entre succès et échec en 2010 et 2012). De même, je n’avais pas anticipé la crise de la zone euro (même si je faisais démarrer la nouvelle crise fin 2016 par un défaut de l’Italie suite à une envolée des taux longs et de l’écart avec les taux allemands).

 
En revanche, le scénario économique était assez juste, avec un point bas atteint à la fin de l’hiver 2009 (y compris dans les niveaux atteints par la bourse) et j’anticipais une victoire de la lecture néolibérale de la crise contre les néo-keynésiens. Je faisais de 2011 à 2013 « des années de croissance très faible avec un pouvoir d’achat en berne et un chômage résiduel important  ». Et même si je me suis trompé sur l’évolution des taux d’intérêt, je voyais en 2014 et 2015 « une accélération de la croissance  » du fait de « l’essor des importations chinoises  ». Tout ceci menait à une bulle qui culminait à l’automne 2016, avec un CAC 40 à 10 000 points et un Dow Jones à 25 000 points, avant un nouveau krach.

Même si mes anticipations d’inflation et de taux d’intérêt étaient excessives (du fait du pic d’inflation de 2008), en revanche, les phases décrites me semblent encore pertinentes plus de quatre ans et demi après. Une bulle et un nouveau krach me semblent le scénario le plus probable pour l’avenir.


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