Faut-il sauver les banques ?

par ploutopia
mardi 16 septembre 2008

Bien qu’ayant beaucoup lu dans ma vie, et je l’espère un peu appris, la lecture des deux ouvrages de Junon Moneta a, comme il le sait, constitué pour moi un vrai choc, car je n’avais rien lu de tel jusqu’ici.
 
J’en étais auparavant déjà largement convaincu, mais – après avoir lu ces deux remarquables ouvrages (cf. alter-europa.com) et à la lumière aussi de la crise financière en cours – j’en suis maintenant plus certain que jamais : il nous faut impérativement et de toute urgence changer le logiciel de fonctionnement du monde, sans quoi l’histoire de notre espèce telle qu’elle s’écrit sous nos yeux ne sera bientôt que la chronique d’un désastre annoncé.

Scientifiques, philosophes, intellectuels, artistes, responsables associatifs, simples citoyens, engagés ou pas dans des causes grandes ou petites, ils sont en effet de plus en plus nombreux aujourd’hui, dans tous les milieux et à tous les échelons de l’échelle sociale, en France et ailleurs, qui s’inquiètent, pour eux, mais surtout pour les générations futures, des conséquences tragiques et des perspectives toujours plus sombres que génère, à un rythme s’accélérant sans cesse depuis une vingtaine d’années, ce « néolibéralisme », toujours plus sauvage et toujours plus prédateur, qui préside aux destinées du monde.
Il est grand temps que cela finisse et que soient enfin mises en œuvre des réponses adaptées aux crises planétaires grandissantes et gravissimes auxquelles nous sommes déjà et allons être confrontés de manière croissante en ce début de XXIe siècle, à l’évidence celui de tous les dangers pour notre survie.
Mais quel modèle de développement, quels principes, quels projets, quels acteurs, quels moyens, quelles institutions ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions basiques que je me pose naïvement, avec beaucoup d’autres, désorientés comme moi par l’évolution régressive du monde et profondément choqués par le retour de la pauvreté, sinon de la misère, sous des latitudes dont on la croyait pourtant bannie après des décennies de progrès social.


Conscient bien sûr de l’extrême complexité des choses, complexité encore accrue par la mondialisation, le vulgum pécus que je suis se demande donc comment s’y prendre et, surtout, par où commencer ? C’est là tous le sens de ma question : faut-il sauver les banques ?
Cette question n’intéresse pas seulement les gens du milieu – je veux dire celui des banques – puisque la revue Philosophie magazine la pose elle-même dans son numéro de mai 2008, en se demandant « Et si, en sauvant les banques de la faillite, les institutions publiques encourageaient en réalité les comportements à risque, à l’origine de la crise ? » Tout en indiquant que tel est l’enjeu moral du débat opposant partisans et adversaires de l’interventionnisme en économie, la revue ne tranche pas sur le sujet. Elle rappelle toutefois qu’« en accordant aux puissants (en l’espèce via des subventions publiques et/ou des renationalisations au profit des banques directement à l’origine de la crise dite des "subprimes") ce qu’ils refusent aux petits (les victimes du système jetées à la rue), les pouvoirs publics s’immiscent dans le marché dont ils vantent l’autorégulation ». Et d’ajouter : « Un deux poids deux mesures difficile à défendre et qui consiste, selon la formule, à privatiser les gains et à nationaliser les pertes ».
Tout est dit !
Tout ? Enfin pas tout à fait, et c’est la raison pour laquelle je souhaite en savoir plus sur cette question majeure, en interrogeant Junon Moneta. Sa connaissance hors du commun des choses de la monnaie depuis les Grecs, et même avant eux, et sa maîtrise à l’identique des méthodes et des pratiques (maffieuses ?) de la haute finance internationale (c’est-à-dire de ceux qui en fin de compte sont nos vrais gouvernants) ne peut qu’ajouter de la matière à notre réflexion et de l’écho à nos révoltes.
C’est pourquoi je la lui pose : FAUT-IL SAUVER LES BANQUES ?
Réponse à la question sur le groupe de discussion "Europe & Euro" d’Alter-Europa : pour une autre Europe et (bien sûr) pour un autre euro.

Par Christian Lambert, samedi 13 septembre 2008 sur le groupe de discussion "Europe & Euro" et sur PLOUTOPIA


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