Faut-il se réjouir du retour de la Grèce sur les marchés ?
par Laurent Herblay
samedi 12 avril 2014
« La Grèce fait un retour triomphal sur les marchés » : les Echos présentent l’emprunt souscrit par Athènes comme un « énorme succès ». Une vision superficielle et caricaturale des choses, tout juste modérée par l’infographie qui rappelle un peu l’horreur que le pays traverse depuis 4 ans.
Cette introduction amène plusieurs remarques. D’abord, que les plans européens pour Athènes, Lisbonne ou Dublin n’étaient pas des plans d’aide aux pays mais bien à leurs créanciers. Sans l’intervention de la troïka, ils auraient perdu beaucoup plus et auraient du affronter plusieurs défauts sévères. Cependant, la situation grecque est absolument intenable : comment le pays pourrait-il honorer une dette publique de plus de 170% du PIB sans croissance ni inflation pour en réduire le poids ? En fait, cette introduction bénéficie de la subvention implicite de l’UE, les investisseurs partant du postulat qu’elle aidera Athènes à régler la facture pour éviter que la tour de babel monétaire ne s’effondre.