Friedman vs Keynes
par kssard
samedi 4 février 2012
Petite leçon d'économie pour les nuls
Deux conceptions économiques du monde moderne capitaliste s'opposent : L'économie de l'offre et l'économie de la demande. La premiere résulte de Milton Friedman, la seconde de John Maynar Keynes. Ces théories sont diamétralement opposées. Aujourd'hui, c'est la première qui est triomphante mais à quel prix ?
John Maynard Keynes ( 5 juin 1883 - 21 avril 1946) est l'économiste britannique de notoriété mondiale, reconnu comme le fondateur de la macroéconomie moderne, pour lequel les marchés ne s'équilibrent pas automatiquement, ce qui justifie le recours à des politiques économiques conjoncturelles.
Schématiquement, Keynes est le théoricien de l'économie par la demande et la relance. C'est aussi le fondateur de l'Etat providence (la protection sociale : augmenter les salaires, va créer du pouvoir d'achat qui va relancer la demande et provoquer de la croissance économique.
Dit plus simplement, Keynes est l'économiste de la gauche.
Milton Friedman est le grand architecte du libéralisme économique. Né le 31 juillet 1912 à New York et mort le 16 novembre 2006 à San Francisco, considéré comme l'un des économistes les plus influents du xxe siècle.
La clef de voute de sa pensée est la réduction du rôle de l'État dans une économie de marché. l'Etat minimum est le seul moyen d'atteindre la liberté politique et économique. Il n'aura de cesse de chercher à démontrer la supériorité du libéralisme économique sur les politiques de relance de Keynes accusées de provoquer l'inflation. C'est aussi Friedman qui a introduit l'idée d'un taux de chômage naturel. . Il est le représentant de la pensée économique basée sur l'offre.
Dit simplement c'est l'économiste des marchés et de la droite.
Aujourd'hui la pensée libérale de Friedman est triomphante dans le monde capitaliste . L'Europe ne cesse de lutter contre l'inflation en instaurant la rigueur budgétaire. La parité de l'euro avec les autres monnaies se maintient. L'inflation est contenue mais à quel prix. Le malade guéri est KO debout avec la déflation : recul de l'économie, les banques ne prêtent plus, les entreprises licencient, la consommation est asphyxiée, la pauvreté explose.
Le grand échec du libéralisme aujourd'hui vient du fait que les capitaux ne s'investissent plus dans l'industrie des pays développés mais dans les pays à bas coût ou dans des produits financiers plus rentables. Qu'il s'agisse des Etats-Unis, de la Grèce ou de la France, les grosses fortunes se sont habituées aux cadeaux fiscaux et ne veulent plus payer d'impôt. Le président Obama ne se fait pas entendre auprès des républicains pour taxer les plus riches. Concernant la Grèce, la commission européenne évalue à plus de 20 milliards le manque à gagner par an d'impôt non payé par les grosses fortunes.
La misère explose dans les pays capitalistes. l'écart entre les pauvres et les riches ne cesse de s'accroitre. L'état minimum conduit à la destruction des acquis sociaux et les privatisations servent une caste d'actionnaires avides de richesse. Le fameux modèle allemand compte aujourd'hui 13,5 millions de pauvres et des patrons font travailler des salariés pour un euro de l'heure(!). Il est beau le miroir aux alouettes censé être le noyau dur de la campagne UMP.
Pour illustrer simplement le propos, je vous propose cette petite fable sur fond de pastiche du romancier Conan Doyle.
« Dr Watson, rappelez moi, le nom de ce petit homme agité en France qui a sauvé l'Europe 16 fois consécutives à ces sommets où il toise de haut les plus grands chefs d'état.
M. Holmes, il s'agit du Président français qui en quelque sorte à mené la politique de l'acteur Ronald Reagan. Ils ont tous deux plombé leur pays par des réductions d'impôts aux plus riches mais au moins Reagan à divisé le chômage par deux aux Amériques.
Watson, comment une chose pareille est-elle possible ?
Très simple Holmes : Reagan était un libéral pur et dur, un disciple de Milton Friedman le grand théoricien de l'économie l'offre : les réductions d'impôts aux plus riches ont été réinvesties dans les entreprises qui ont embauché.
En France le Président a mis à genou le pays par la défiscalisation en distribuant l'argent aux riches entrepreneurs, aux actionnaires et aux banques, qui ont spéculé et placé leur argent dans des destinations exotiques plutôt que d'investir. Faites le compte 100 milliards par an, de réduction d'impôt sur les société, de défiscalisation des heures supplémentaires, de chèques de 300 000 € aux gens les plus riches dans le cadre du bouclier fiscal, etc.....ça fait 500 millards.
Naturellement, cette politique a provoqué une pauvreté comme jamais, le chômage a explosé, les petits boulots se généralisent et il propose de reboucher le gouffre abyssal en diminuant le nombre de fonctionnaires, en cassant le service public et en mettant en faillite les comptes sociaux et en proposant une taxe de sur les sodas et les mutuelles (non, ce n'est pas une blague) J'oublais, dernière trouvaille la TVA sociale, pour soulager les entreprises des charges patronales. C'est un peu, comme si Nosferatus, le Vampire des Carpates proposait une dernière saignée à sa victime pour la remettre d'aplomb.
Holmes après avoir tiré une longue bouffée sur sa pipe : « Dites moi, Watson, ce Madoff avec ses 50 milliards de cavalerie il est bien en prison pour 150 ans. Et bien, croyez-moi si vous voulez, comparé à ce Président Français, Bernard Madoff est un petit joueur !!! Il ravale la Dame de Fer au rang de socialiste d'opérette. »
« Dr Watson, Cette politique, ce n'est pas du libéralisme, c'est l'arnaque du siècle ! Elementaire mon Cher Watson ! »