GB, Chine, Japon : pas la fin du nucléaire, le début d’un nouvel âge d’or

par girardo
mercredi 12 octobre 2011

L'accident de Fukushima devait marquer la fin de l'ère nucléaire... Hélas pour les écologistes, les faits sont têtus et les chercheurs en énergies renouvelables n'ont encore rien trouvé de mieux que l'atome pour produire massivement et à bas prix l'électricité nécessaire pour alimenter les économies émergentes, mais aussi celles des pays industrialisés.

Après le choc Fukushima, le nucléaire à la relance dans le monde

La Grande-Bretagne vient d'annoncer non seulement la poursuite, mais la relance de son programme nucléaire. Outre les 19 réacteurs déjà en activité, le gouvernement britannique (qui a obtenu une quasi-unanimité au Parlement) a décidé de construire 10 nouveaux réacteurs !

Dans le même temps, la Chine a annoncé la reprise en 2012 de son programme de développement nucléaire, mis en pause depuis Fukushima... avec à la clé plusieurs dizaines de centrales à construire dans les deux décennies à venir.

L'Inde, l'Afrique du Sud et la Corée du Sud ont également annoncé ces dernières semaines qu'ils comptaient persévérer dans leur choix du nucléaire et prévoyaient la construction de nouvelles centrales dans les années à venir.

Fukushima n'aura été qu'un feu de paille médiatique. Si la catastrophe a été mondialement retransmise en temps réel, ses conséquences (zéro mort, mais des dizaines de milliers de déplacés) ne sont pas de nature à remettre durablement en cause l'avenir du nucléaire.

Entre 90 et 350 nouveaux réacteurs d'ici 2030

Car qu'on le veuille ou non, l'atome continue de représenter une source d'énergie non-polluante (c'est en réalité la seule énergie non-polluante capable de générer massivement et en toutes conditions de l'électricité).

Si l'Allemagne, profitant de l'effet d'opportunité d'avoir pour voisin (et fournisseur) la première puissance nucléaire au monde, peut se payer le luxe d'une sortie (très politique du nucléaire) en jouant au "passager clandestin", ce n'est pas le cas de tout le monde.

Les pays émergents notamment n'ont pas d'autre choix pour alimenter leur économie et leur croissance que de se tourner massivement vers le nucléaire. L'AIEA estime d'ailleurs que d'ici 2030, le monde comptera entre 90 et 350 réacteurs supplémentaires, l'immense majorité étant construits chez les puissances émergentes.

Mais comme l'atteste le choix anglais, les pays industriels (à l'exception de l'Allemagne, de l'Italie et de la Suisse) ne sont pas prêts non plus à se détourner du nucléaire. Barack Obama a déjà annoncé une relance du programme nucléaire américain, seulement retardé par l'analyse du risque post-Fukushima, et le Japon même se refuse à parler de sortie du nucléaire malgré la plaie béante que constitue Fukushima.

En France, si Martine Aubry a évoqué du bout des lèvres une sortie progressive pour s'attirer les bonnes grâces des électeurs écologistes, François Hollande s'est toujours refusé à proposer une telle initiative. Et pour cause ! Avec près de 80% de notre électricité produite via le nucléaire, un abandon serait un suicide pour l'économie française.

Chiffré à au moins 750 milliards d'euros, la sortie du nucléaire anéantirait de surcroît des dizaines de milliers d'emplois et ferait exploser la facture énergétique des Français... tout en nous obligeant à rouvrir des centrales à charbon... avec l'impact environnemental qu'on connaît. Une politique de gauche ?


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