Google mentirait-il au FISC français ?

par Juliette
mardi 7 janvier 2014

Selon les résultats d’une étude effectuée par une entreprise spécialisée dans le secteur du référencement, Google aurait menti au FISC français. Au lieu des 193 millions d’euros déclarés, la firme aurait réalisé 1,4 milliard de chiffres d’affaires au cours de l’exercice 2012.

Une infime partie du chiffre d’affaires réel

Il s’agit d’une grande première. En effet, personne n’a pu jusqu’ici calculer les revenus qu’aurait pu tirer le géant américain sur le marché français. VRDCI s’est donc lancé dans cette étude et il en résulte que l’enseigne n’aurait déclaré que 13% de son chiffre d’affaires réel enregistré en une année (de novembre 2012 à novembre 2013). Les chiffres relatifs à l’année 2013 n’ont pas encore été rendus publics, mais les spécialistes pensent que la déclaration de revenus de Google ne dépasserait pas le milliard d’euros.

Cette étude a touché un sujet très sensible pour l’administration fiscale de l’Hexagone. L’impôt sur les sociétés, dont le calcul a été basé sur la déclaration présentée par le contribuable, ne s’élevait qu’à 6,5 millions d’euros pour l’exercice 2012. Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Plusieurs importants opérateurs sur Internet se trouvent dans le collimateur du gouvernement français qui estime qu’ils payent trop peu d’impôts par rapport aux volumes d’activités qu’ils exercent en réalité en France.

Une compilation de données

Pour obtenir le chiffre de 1,4 milliard, l’entreprise de référencement ayant effectué l’étude a fait une compilation des données collectées pendant une année. Au départ, elle voulait seulement connaître le montant dépensé par les sociétés françaises pour acheter des mots-clés sur le moteur de recherche. En basant ses calculs sur ces informations, VRDCI estime que Google Adwords rapporte quotidiennement 2,68 millions d’euros à la firme américaine. Il suffit de faire un petit calcul pour constater que les 193 millions de chiffres d’affaires annuels déclarés au fisc sont bien au-deçà de la réalité. En tout cas, les analystes ne s’étonnent guère du contexte, car les géants du Web sont réputés être des champions de l’optimisation fiscale.

Pour parvenir à ce résultat, VRDCI a fait un travail titanesque qui consistait à collecter une multitude d’informations sur les taux et les coûts quotidiens des clics effectués sur les mots-clés. Les membres de l’équipe chargée de l’étude ont conçu un logiciel qui les a aidés à sélectionner les mots-clés susceptibles d’intéresser et d’être achetés par les annonceurs. Après la compilation, l’équipe a pu mettre en place une base de données composée de 4,2 millions de mots-clés.

Adwords : c’est quoi ?

Cette enquête a également permis aux analystes de mieux connaître le comportement des Internautes et des annonceurs français qui fréquentent le moteur de recherche. Sur l’ensemble des mots-clés qui ont été surveillés, la majorité (96,9%) n’est pas concernée par une annonce. Par ailleurs, 45 expressions qui ne sont pas des noms de marque sont à l’origine de plus d’un millier de clics par jour sur des liens Adwords.

Pour information, Adwords constitue l’un des principaux outils de publicité employé par les entreprises françaises qui veulent figurer en bonne place sur le moteur de recherche. Ces mots ou expressions, comme « logement a paris » ou « hotel a paris » font l’objet d’une vente aux enchères sur Google. Les sociétés qui souhaitent apparaître en priorité sur la première page lorsqu’un Internaute effectue des recherches en tapant le mot-clé ou l’expression dans la barre de recherche doivent donc acheter ce mot-clé.


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