Grande braderie chez Areva

par Sandra
vendredi 19 juillet 2013

La nouvelle est tombée le 18 juin 2013, Areva a décidé de se séparer de sa filiale Euriware. Créé en 1991, pour des besoins internes, cette Société de Service en ingénierie informatique compte aujourd’hui 2100 salariés répartis sur 13 sites (11 en France, 1 en Russie et 1 aux Etats-Unis). Au départ, Euriware est un regroupement informatique de l’ex-Cogema mais, dès 1996, Euriware s’affranchit de l’ex-Cogema pour se diversifier vers d’autres secteurs que le nucléaire. Aujourd’hui, Euriware revendique 60% de revenus hors Areva. L’entreprise peut se targuer de compter de très gros clients hors groupe comme Airbus, EADS, EDF, le Ministère de la défense, SNCF, Total pour ne citer qu’eux. En 2012, le chiffre d’affaire était d’environ 287 ME pour un bénéfice net de 2,7 millions.

Quand le 16 juin 2011 Luc Oursel est nommé à la tête d’Areva par Nicolas Sarkozy, le bruit court déjà qu’il est là pour démanteler le groupe au détriment de la sécurité nucléaire en France. La maison-mère a besoin d’argent elle n’hésite donc pas à « sacrifier » sur l’autel des profits des salariés qui se demandent ce qu’ils vont devenir.

Le 4 juillet 2013, les salariés d’Euriware ont manifesté devant le siège d’Areva dans l’indifférence des médias qui le même jour traitait encore des antis-mariage pour tous et leurs « veilleurs debouts ».

Profil bas également au sein du gouvernement pourtant actionnaire d’Areva à 87%. De nombreux élus de la communauté urbaine de Cherbourg ont écrit à Arnaud Montebourg afin de l’alerter sur la situation de l’entreprise. A Equeurdreville 350 emplois sur 470 sont menacés. Le 13 juillet 2013, une douzaine de salariés savoyards se sont rendus à Saint Jean de Maurienne, où Arnaud MONTEBOURG et Jean Marc AYRAULT, visitaient l’usine RIO TINTO. Ils avaient la veille obtenue une audience qui a été annulé au dernier moment au motif que les services des Ministres n’avaient pas été prévenus.

A l’issu du comité central d’entreprise qui a eu lieu le 11 juillet 2013, Christian Petit le PDG d’Euriware au confirmé que les 260 personnes qui gèrent la fonction du contrôle-commande pour Areva seront intégrées au sein de celle-ci. A l’issu de ce CCE, les syndicats ont précisé que la direction refusait de traiter le volet social. La direction d’Areva refuse également que les syndicats interviennent dans la négociation sociale avec le repreneur

Les repreneurs ont jusqu’au 31 août pour présenter leur dossier et le nom sera communiqué mi-septembre aux salariés. Areva souhaite que le dossier soit clos en décembre. Quelques noms circulent déjà : Atos, Steria et Cpagemini. Les syndicats d’Euriware qui ont pris contact avec ceux d’Atos se sont vus confirmés que l’emploi des salariés d’Euriware n’était pas la priorité de la direction d’Atos.

Au-delà de l’avenir de milliers de salariés qui s’ils ne signent pas le nouvel avenant à leur contrat se verront remerciés, la sécurité nucléaire de notre pays est gravement mise en cause. Le risque est que la sécurité de nos centrales soit sous-traitée et notamment à des entreprises étrangères où la main d’œuvre est moins chère qu’ici.

Areva est un exemple concret de ce qui se passe aujourd’hui en France, on baisse la masse salariale pour augmenter la valeur boursière de l’entreprise. Monsieur Hollande voulait réindustrialiser la France en tant qu’actionnaire d’Areva, il a l’a une belle occasion de sauver une entreprise 100% française.


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