Grexit, défaut grec ou business as usual ?

par Nono Ladette
samedi 7 février 2015

Les spéculations vont bon train sur ce qui débouchera du désaccord actuel entre le nouveau gouvernement grec et ses créanciers : les pays Européens (directement et indirectement via le Fonds Européen de Stabilité Financière), le Fonds Monétaire International et la Banque Central Européenne. Pour tous ces créanciers, il est hors de question d'accepter un "haircut", c'est-à-dire l'annulation d'une partie de la dette grecque. Mais est-ce nécessaire ?

Certes, la Grèce a une énorme dette publique, de 175% de son PIB. Mais ces créanciers lui prêtent à des taux soutenables, depuis les plans de sauvetage précédents. Et cela ne leur coûte rien, puisque la France se finance maintenant à moins de 0,5% de taux d'intérêt par exemple. On gagne donc toujours de l'argent en prétant cela aux grecs à un taux légèrement plus élevé. D'autre part, après ses lourds plans d'austérité, la Grèce est revenue a des comptes publics en excédent primaire : avant remboursement des intérêts, elle collecte plus d'impôts qu'elle ne dépense d'argent public. Et c'est le pays de la Zone Euro qui connaîtra la plus forte croissance en 2015, à près de 3% ! Elle peut donc tout à fait honorer cette dette à la seule condition que ses créanciers renouvellent ses emprunts lorsqu'ils arrivent à échéance (et ce tant que les marchés ne lui prêteront pas à un taux raisonnable).

C'est la seule chose que demandent vraiment les grecs. Ils veulent juste qu'on leur rende leur souveraineté : qu'on arrête de les forcer à privatiser et réduire leurs services publics. Et ça, on doit l'accepter. Le peuple grec a choisi de tenter une autre politique : renforcer la politique sociale et augmenter les impôts. Dans un pays où nombre d'individus et de grandes entreprises échappent encore à l'impôt, il a effectivement une marge de manoeuvre ciblée pour gonfler les caisses de l'Etat sans prendre dans les proches des es moyennes, et donc sans compromettre la croissance, au contraire. 

Laissons-les mettre en oeuvre un programme d'extrème gauche et on pourra en tirer des enseignements pour faire les bons choix lors des prochaines élections chez nous !


Lire l'article complet, et les commentaires