Ils marchent sur Paris !

par Matthieu Martin
mardi 27 avril 2010

Ils sont en route… Le grondement des moteurs commence à résonner dans le pavé parisien… Ils arrivent…

5000 individus marchent sur Paris. Comme l’ont fait les femmes parisiennes vers Versailles dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789 pour réclamer du pain au roi Louis XVI. Avec eux, des centaines de tracteurs. Les agriculteurs débarquent pour bloquer l’ensemble des axes routiers reliant la capitale (A1, A4, A6, A10, A13). 1000 à 1500 tracteurs sont attendus au petit matin porte de Vincennes pour manifester contre les conditions de vie désastreuses des agriculteurs ces dernières années.
A partir de 10H30, le cortège parcourra l’axe Nation – République – Bastille – Nation et prendra fin vers 14H30.
Ce rassemblement, qui avait pour cible au départ les Champs Elysées, est organisé par 14 fédérations régionales des syndicats d’exploitations agricoles (FRSEA) des régions Ile-de-France, Haute et Basse Normandie, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes et Champagnes-Ardennes… Le président de la FNSEA, Monsieur Jean-Michel Lemétayer sera également présent.
Ces agriculteurs sont à la fois en colère et désespérés par la situation actuelle. Ils seront là pour « alerter les pouvoirs publics sur la situation préoccupante du secteurs des grandes cultures » indique la FNSEA. En effet, entre 2008 et 2009, ils ont du faire face à une baisse de 20% de leurs revenus, et prévoit une baisse de 39% en 2009, tout en sachant que le salaire moyen annuel en 2007 était de 23 964€.
Ils demandent au ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Monsieur Bruno Lemaire, des mesures immédiates comme des aides à l’exportation (crédits à taux zéro) afin d’écouler les stocks avant la prochaine saison, un allégement des charges fiscales et sociales et une aide au stockage. Ils demandent également une équité européenne : que tous les acteurs aient les « mêmes règles du jeu » pour que prenne fin cette « distorsion de concurrence ».
Le Président de la République avait baissé les aides pour les céréaliers de 100€ par hectare, et avait refusé de revenir sur cette décision dans un discours prononcé le 6 avril dans une ferme céréalière dans l’Essonne. Cette baisse des aides était due à une répartition de la PAC (politique agricole commune) initiée par Michel Barnier, alors ministre de l’Agriculture. En effet, les céréaliers étaient alors les principaux bénéficiaires. Dès cette année, ces aides doivent être également distribuées aux filières ovin et caprin, d’où la baisse pour les grandes cultures concentrées pour la plupart dans le bassin parisien.
Et comme nous le disait Bourvil en 1946, dans sa chanson "le Ministre de l’Agriculture" : "Je vous dis n’abandonnez pas les plaines du Berry, de la Beauce, la plaine Saint-Denis. Et comme a dit Fénelon : « Pour que la France reste un pays cultivé y faut des cultivateurs »"

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