Jean Bodin, premier monétariste & précurseur de la souveraineté étatique

par Maxdel26
vendredi 11 juin 2010

Il existe des « stars » de l’économie comme Keynes, Smith, Ricardo, et d’autres bien moins connues mais tout aussi importantes, à l’image du français. Ignoré du grand public, Bodin est pourtant considéré comme l’un des plus grands philosophes politiques grâce à son approche, précurseur de la souveraineté des Etats. Retour sur un grand penseur qui, au 16ème siècle, prévoyait déjà les déboires de nos sociétés actuelles.

Qui était-il ?

Jean Bodin (1529-1596) est né à Angers d’un père négociant et maître couturier. Curieux de tout, Bodin s’installa à Toulouse (1549) pour y étudier et enseigner le droit avant de devenir avocat au Parlement à Paris (1561). Nommé procureur en 1570, il se rapprocha du Duc d’Anjou, frère du roi Henri III. En 1576, il se marie, publie l’ouvrage qui le rendit célèbre « Les six livres de la République » et devient député du tiers état. A la mort de son protecteur (le duc d’Anjou) il fuit la capitale pour Laon où il exerça les charges de procureur du roi. Il y mourut de la peste en 1596.

Il y a deux choses importantes à mettre en évidence dans la vie de Jean Bodin :

  1. L’homme vécut en France au XVIème siècle. D’un point de vue historique c’est à cette époque que débutèrent les guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants à Paris. Durant toute sa jeunesse Bodin faisait partie de l’ordre du Carmel (moines mendiants catholiques). En 1562, il prête officiellement serment à l’Église catholique, puis se rangea chez les protestants réformés. C’est d’ailleurs en tant que huguenot (protestant) qu’il faillit trépasser lors des massacres de la Saint-Barthélemy (1572). On le vit plus tard, en 1589, adhérer à une Ligue catholique modérée. Bodin était donc un modèle de tolérance en matière de religion, ce qui malgré tout était très rare à l’époque.
  2. Bodin était un libre penseur. Il étudiait la théologie, le droit, la philosophie, la philologie, la géographie, la démographie, l’anthropologie, l’économie, le droit. Mais il reste un trait de caractère assez étrange chez cet homme. Malgré son érudition, il s’opposa pourtant aux thèses de Copernic et de Galilée : il pensait donc que la Terre était le centre de l’univers. Il attachait aussi beaucoup d’importance à la sorcellerie et à la magie noire. Il a d’ailleurs écrit un célèbre ouvrage dans lequel il traite de la question « De la démonomanie des sorciers » paru en 1580 (la démonomanie est le fait de se croire possédé par un démon).

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Ses théories économiques

Bodin est connu aujourd’hui pour avoir été à la fois un penseur de la souveraineté et un penseur de la monnaie.

Il développa ainsi 2 thèses importantes qui sont toujours (plus que jamais) d’actualité :

« République est un droit gouvernement de plusieurs mesnages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine. »

 

Jean Bodin, « Les six livres de la République« 

La souveraineté d’un Etat se doit d’être perpétuelle. Si les hommes passent, la souveraineté doit rester. Elle n’a de compte à rendre à personne, mais doit toutefois respecter certains principes, tel le droit de propriété.

 

Aujourd’hui les Etats ne sont plus souverains, sous prétexte d’une Union Européenne qui nous assemble, on annihile la souveraineté des Etats, qui ne décident plus de rien. Ceci les affaiblit et nous met, nous, le peuple, dans des postures de plus en plus délicates.

L’histoire est un outil d’appréhension du monde qui devrait nous apprendre à vivre le présent et à comprendre l’avenir. Sinon, elle ne sert à rien.

Peter Gautschi, sociologue allemand

 

Sources :

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