Krach mondial - Fermeture des bourses

par Gilles Bonafi
mercredi 12 novembre 2008

Le 24 octobre, Nouriel Roubini (l’économiste qui a été le premier à prédire la crise systémique actuelle) a déclaré, lors d’une conférence réunissant à Londres les gestionnaires de hedge funds :
 
« Nous avons atteint une situation de panique totale, dit-il. Ne soyez pas surpris que les responsables politiques soient obligés de fermer les marchés pour une semaine ou deux dans les jours qui viennent. (...) Les choses iront plus mal avant d’aller mieux. Je crains que le pire ne soit à venir… »
Paul Krugman (prix Nobel d’économie) a lui aussi fait des déclarations très pessimistes dans le New York Times du lundi 27 octobre. On peut d’ailleurs y lire le mercredi 29 octobre que le secteur des cartes de crédit commence à être touché (article d’Eric Dash).
 
De plus, le 10 octobre, Silvio Berlusconi a déclaré que « les dirigeants du monde entier discutaient de la fermeture des marchés financiers mondiaux ».
 
La plupart des économistes pensent que fermer les marchés reviendrait à « casser le thermomètre pour ne plus afficher le niveau de fièvre ». Pourtant, il convient d’analyser avec lucidité le précédent historique de la crise asiatique de 1997. Ainsi, le président malaisien, Mahathir bin Mohamed, avait interdit aux investisseurs étrangers de sortir des fonds investis à la bourse de Kuala Lumpur. Elle a été la bourse la moins touchée par la crise.
 
La fermeture des marchés, impensable il y a peu, est donc devenue une nécessité pour plusieurs raisons :
Je pense que cette fermeture sera effective très bientôt (peut-être le 18 novembre 2008) car il n’y a pas d’autres alternatives.
 
La crise économique actuelle est donc bien une crise systémique qui aura pour point d’orgue la destruction du dollar en 2009. Pour les incrédules, cette destruction annoncée dans le GEAB n° 28 est envisagée par l’économiste chinois Zuo Xiaolie.
D’ailleurs Xu Xiaonian, un professeur d’économie et de finance à la China Europe International Business School, a déclaré lors d’une conférence que « la cause fondamentale de l’effondrement de Wall Street est attribuable à la surémission de monnaie de la Réserve fédérale.  » La Chine a déjà menacé de liquider ses énormes avoirs en Bons du Trésor US, qui s’élèvent à 1 330 milliards de dollars.
 
On en revient donc toujours au même point, un système voué à l’échec, basé sur la création de monnaie à partir de dettes par un petit groupe de banquiers internationaux.
Permettez-moi de conclure avec ces paroles de James A. Garfield, président des Etats-Unis (mort assassiné) :
« Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est le maître absolu de toute l’industrie et tout le commerce... et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d’une manière ou d’une autre, par une très petite élite de puissants, vous n’aurez pas besoin qu’on vous explique comment les périodes d’inflation et de déflation apparaissent. »

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