L’amendement Marini sur les déductions fiscales des pertes en bourse : un scandale

par leunamme
mardi 9 décembre 2008

 

Vu le tollé médiatique et politique que cela a créé, il y a peu de chances que la proposition de Mr Marini sur une défiscalisation des pertes en bourse liées à la crise, ne soit adoptée. Mais peu importe : ils ont osé ! Nous ne sommes plus dans la provocation, mais dans l’indécence la plus outrancière.

On touche vraiment du doigt l’imposture qu’a constitué l’élection de cette majorité et de ce gouvernement. Ils ont été élus en partie grâce à un discours qui prônait la réhabilitation du travail. Et qu’a-t-on eu à la place ? Un bouclier fiscal, un plan de sauvetage pour les banques puis pour les entreprises, et maintenant on discute d’une sorte d’assurance pour les petits actionnaires. Mais dans le même temps, rien sur les salaires ou le pouvoir d’achat, rien sur la protection des salariés menacés de licenciements. Bref aucune mesure susceptible de revaloriser le travail. Le contraire donc de ce qui était annoncé.

Alors oui, cet amendement ne passera pas. Mais ils ont essayé. C’est dire la déconnexion entre la réalité de ce que vivent les Français et toute une partie de notre classe politique. Parce que l’aide éventuelle que l’on apporterait à ceux qui ont perdu de l’argent dans la chute de la bourse va bien dans la logique même de la politique économique qui est la cause de la crise. On défend les revenus boursiers, ceux-là mêmes au nom desquels de nombreux licenciements sont annoncés, au détriment des revenus du travail et de l’emploi. Toutes les annonces faites par Mr Sarkozy depuis deux mois vont dans ce sens, à l’opposé de ses discours qui veulent mettre fin aux abus du capitalisme.

Mais, attention, l’exemple de la Grèce montre que le pouvoir est assis sur un volcan qui peut exploser n’importe quand.

En Grèce comme ici, les injustices économiques se sont combinées avec une politique répressive dirigée contre les plus pauvres. Il a fallu d’un incident pour que le pays s’embrase, mais, cela n’a rien à voir avec les émeutes françaises de l’automne 2005. En Grèce, il s’agit de la population estudiantine, par essence très politisée qui se révolte, et ce mouvement est accompagné de mouvements sociaux de forte ampleur. Il s’agit ici de la première expression populaire contre les injustices sociales de toutes sortes.

Il faut lire les réactions sur les forums de discussions un peu partout (il est encore plus intéressant d’aller sur les sites réputés à droite, comme LCI ou Le Figaro), pour se rendre compte de l’importance de la colère que provoque l’amendement Marini. Cette fois-ci, Fillon et son gouvernement arriveront peut-être à éteindre l’incendie, mais, les braises sont là.


Lire l'article complet, et les commentaires