L’économie positive, une solution possible ŕ la crise

par lucdelporte
vendredi 22 mai 2009

Consommaction, commerce équitable, développement durable... un nouveau concept, celui d’économie positive, est en train de conquérir des secteurs variés de l’économie. 2 livres récemment parus nous en parlent.

Changer de modèle de croissance, mais comment ? et dans quel sens, surtout ? Qui ne se pose pas la question aujourd’hui, alors que nous connaissons une crise globale et qui n’est pas uniquement d’ordre économique : il s’agit bien d’un système qui échoue dans la durée, et nous cherchons non pas des issues de secours, mais bien de véritables alternatives constructives (le grand soir, non merci). Je vous ai souvent présenté ici l’alternative que représente la « consommaction », qui est en fait une éducation du consommateur : oui, nous pouvons, à notre niveau individuel ou familial, faire évoluer les modes de production (le bio, par exemple) et de distribution de nos biens et services.


J’aimerais aujourd’hui partager quelques pensées sur l’économie positive, un concept que j’ai croisé en surfant sur mon « web durable », comme j’aime à surnommer mes favoris, plus précisément sur le forum « Réparer ma planète ». C’est Anne Gouyon, l’une des fondatrices de BeCitizen (une agence de conseil en développement durable où l’on trouve également au conseil de surveillance Ariane de Rothschild, figure de l’entreprenariat social comme en témoigne la formation qu’elle a lancé aux Etats-Unis) et co-auteure de « Réparer la planète, la révolution de l’Économie Positive » (réf. en bas de page), qui a crée ce terme. Elle en a dégagé les premiers grands enjeux : stabiliser le climat, renouveler l’énergie, restaurer les ressources, renouer avec la santé et enfin, recréer la diversité (souvenons-nous une bonne fois pour toutes que la composante « humaine » et sociale du développement durable est aussi importante que l’écologie).


Un exemple ? Prenons le cas du tourisme dans sa version « positive » : on revient « à l’essence même du voyage, une série de rencontres, qui devraient être positives pour tous. Positives pour le voyageur, dans l’esprit de la découverte, celle dont on revient grandi. Positives pour nos hôtes dans les destinations visitées, dans l’esprit du respect. Respect pour l’environnement, pour la culture, pour les communautés locales. Un tourisme qui est donc aussi durable et responsable, sans devenir un pensum pour autant. ». C’est autre chose que le Club Med où l’on reste en vase clos entre Français et sans véritablement découvrir l’ « autre », celui justement dont on a tout à apprendre, des idées, des méthodes, et des différences qui font avancer (comme le dit toujours ma mère, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis).


Autre cas, plus concret car déjà réalisé : le transport, secteur réputé le plus polluant et donc probablement celui à « verdir » le plus rapidement possible. BeCitizen a ainsi aidé la société des Taxis Bleus (3 000 artisans indépendants en Ile de France, autant de voitures donc) à lancer les « Taxis Verts ». Comment ? En sensibilisant les chauffeurs à l’éco-conduite, en imposant aux Taxis Verts une limite d’émission de Co2 de 90 g/km (la moyenne des voitures type berlin oscille entre 130 et 150g de Co2/km). Et ça n’est qu’une étape, comme l’explique Sophie Garrigou, Directrice associée en charge du Département Transport et Mobilité de BeCitizen « L’originalité de la démarche est qu’elle est évolutive et ne se limite pas à une seule technologie. Aujourd’hui, les premiers Taxis verts sont hybrides, plus tard ils seront électriques ou utiliseront du biogaz » (JDD.fr)
 
D’autres secteurs sont également en phase de transition vers le « positif » : la filière bois (dont on a vu que Sarkozy voulait faire la principale ressource renouvelable du pays, source lemonde.fr), les bâtiments positifs (ne gâchons pas notre plaisir : c’est en France qu’a été construit et inauguré le tout premier bâtiment à énergie positive, à Dijon), et même l’usine positive, c’est dire s’il y a du pain sur la planche. Comment s’y prendre ? En s’inspirant des bonnes idées trouvés ici ou là, BeCitizen est également co-éditeur du livre « 100 pionniers pour la planète : des solutions pour une croissance verte » (voir la fiche). Les deux auteurs ont passé près de 10 mois à sillonner la planète pour en retenir les idées « vertes » les plus motivantes (et réalisables) : de la première ville 100% énergie renouvelable (en Autriche) au dessalinateur solaire conçu par un Hollandais dans son garage, voilà de quoi vous convertir à l’économie positive !


Livre d’Anne Gouyon sur le concept d’économie positive :
“Réparer la Planète, la révolution de l’Economie Positive” est le dernier ouvrage de BeCitizen (www.reparerlaplanete.com). Ecrit par Maximilien Rouer et Anne Gouyon (Editions JC Lattès).


Livre de Dimitri Caudrelier et Matthieu Roynette (très stimulant) :
Et si par ailleurs vous vous sentez l’âme d’un entrepreneur positif (je pense que la période pour se lancer est précisément la bonne au vu de la faillite de notre système court-termiste), vous pouvez également postuler à la formation en entreprenariat social conduite par Ariane de Rothschild sur le site de la Région Ile de France.

Luc, Consommaction


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