L’étoile solitaire du Texas et la désunion des USA

par Constant Pourpier
jeudi 22 juillet 2010

Les États-Unis n’en finissent plus de sombrer dans la désunion. Après le boycott de l’Arizona par la Californie, après le manque de solidarité d’Obama et de l’État fédéral face aux graves problèmes liés aux cartels rencontrés par l’Arizona, c’est au tour du Texas de se trouver dans la tourmente.

Le déficit budgétaire du Texas est maintenant aussi lourd que celui de la Californie, selon une information du Texas Observer.

Certes, le gouverneur du Texas ne manque jamais une occasion de se moquer de la Californie et de vanter le faible taux d’imposition de l’Etat à l’étoile solitaire. Des persiflages en trompe-l’oeil, qui masquent mal le sentiment de désespoir qui s’est emparé des américains de certains États au bord du gouffre. Il suffit de se souvenir de Joe Stack, cet américain moyen qui avait précipité un petit avion contre un bâtiment de l’administration fiscale à Austin, Texas. Joe Stack avait laissé une lettre désespérée décrivant par le menu son propre "cauchemar" américain.

Les faits sont têtus, et le Texas présente maintenant un déficit de 18 milliards de dollars, soit environ 20 % des dépenses de l’Etat. A titre de comparaison, la Californie présente un déficit de 19,1 milliards de dollars, soit également 20 % des dépenses de l’Etat. Los Angeles, la mégalopole par excellence de la côte ouest, n’est pas en meilleure posture.

Rappelons que le problème du déficit peut être compensé par l’emprunt, ce qui ne fait que déplacer le problème dans le temps. Un système qui fonctionne tant que la confiance dure, et de ce côté, le Texas est malgré tout légèrement mieux loti que la Californie : l’Etat du sud bénéficie d’une meilleure cote de crédit (ce qui en dit long sur la gravité de la situation californienne) et il n’a pas encore coupé dans ses dépenses, ce qui lui laisse une marge de manœuvre sensible.

Cependant si cette situation persistait, le Texas pourrait bien devoir arrêter rapidement de se moquer de la gestion calamiteuse de l’État californien, et porter son surnom d’Etoile solitaire avec plus de pertinence que jamais, en tant qu’Etat aux tendances sécessionnistes réelles.

Il pourrait être tentant pour les européens de souligner la situation de ces États américains en très fâcheuse posture, mais curieusement l’attention médiatique s’est jusque là focalisée sur les problèmes de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal. Jusqu’à l’arrêt brutal des festivités ?

Pourpier de Filefi.com

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