L’immigration ne crée pas de chômage

par Raphaël
mercredi 16 décembre 2009

Battons en brèche une idée reçue : l’immigration ne crée pas de chômage. Aucune étude à ce jour n’a démontré de corrélation positive entre le taux d’immigration et le taux de chômage.

L’expulsion, au mois d’octobre dernier, de vingt-sept afghans vers un pays ravagé par la violence est malheureusement un événement déjà si lointain dans nos esprits, tant les atteintes aux valeurs de notre république se succèdent mois après mois. Comment la France, qui se targue d’être « la patrie des droits de l’homme », où la promotion et la protection de tous ces droits sont une véritable antienne, peut-elle reconduire dans un territoire en guerre un être humain sans bafouer la plus élémentaire dignité humaine ? Il fallait s’en aucun doute un « grand débat sur l’identité nationale » pour rappeler à certains - notamment au plus haut de l’état - les valeurs fondamentales de notre république, la fraternité, pour ne prendre qu’un seul exemple.

Au-delà de la profonde émotion suscitée par ce « charter de la honte », je m’attarderai dans ce billet à dénoncer la thèse selon laquelle toute régularisation de sans-papiers est impossible faute d’emplois suffisants dans notre pays ; ils ne viendraient que faire grandir le nombre d’indigents de notre pays, entretenu, de surcroît, par nos impôts des années durant.

Battons en brèche cette idée reçue : l’immigration ne crée pas de chômage.

En effet, aucune étude à ce jour n’a démontré de corrélation positive entre le taux d’immigration et le taux de chômage. Bien au contraire, le rapport du ministère français de l’économie et des finances sur “l’immigration sélective et les besoins de l’économie française” affirme que « l’immigration accroît l’emploi et le niveau d’activité de l’économie » (1). L’arrivée d’immigrants s’assimile en fait à une relance par la demande : les familles nouvellement installées ont des besoins à satisfaire auxquels devront répondre les entreprises par une augmentation de leurs offres et donc de leurs besoins en travail. A titre d’exemple, on peut citer le retour des pieds-noirs en 1962 qui avait augmenté la population française de 1,6%, sans impact significatif sur le taux de chômage. De l’autre côté de l’Atlantique, l’arrivée massive de cubains augmenta la population de la ville de Miami de 7%, encore une fois sans effet sur l’emploi des autochtones.

Cet argument de “comptoir” sans fondement, présent des plus basses au plus hautes couches sociales, cache malheureusement un état d’esprit des plus malsains : démagogie, populisme et repli sur soi, exacerbé par la mondialisation et la crise qui nous touche. L’individualisme prend de plus en plus le pas sur le collectif.

(1) - « Immigration sélective et besoin de l’économie française » - page 15 - Février 2006 - La documentation française


Lire l'article complet, et les commentaires