L’inquiétant déclin industriel de la France

par Démocratie & Entreprises
jeudi 4 février 2010

Le rapport intérimaire remis au ministre de l’industrie le 5 janvier 2010 est un véritable cri d’alarme sur l’état de la France comme pays industriel majeur.

Par Marc Dupuis (D&E)
 
Les rapporteurs ont raison de souligner que la crise multi-facettes de 2008 a révélé les limites d’un modèle de développement en partie déconnecté de l’économie réelle, au contraire les écosystèmes basés sur le triptyque innovation- production services se révèlent plus solides que ceux qui réservent aux économies développées une spécialisation sur les seuls services. 
Le déclin industriel de la France n’est pas un constat nouveau, ce qui frappe c’est son ampleur face à un voisin comme l’Allemagne, c’est aussi le manque de volonté politique à long terme, au-delà des effets d’annonce de nos gouvernants face à cette situation.
Ce déclin industriel se manifeste de multiples manières, d’abord l’emploi, au moment où nous atteignons les 10% de taux de chômage c’est 500.000 emplois industriels qui ont été perdu entre 2000 et 2008. Ce déclin touche la France d’avantage la France que la plupart des autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne et l’Italie. Le déclin ne touche pas seulement les secteur à faible valeur ajoutée, mais concerne tout autant les industries à valeur ajoutée croissante, ce qui dément les affirmations illusoires de certains économistes spécialisant les pays développés sur une plus grande valeur ajoutée alors que les pays « émergés » comme la Chine et l’Inde se positionnent dès à présent sur ces industries. Le paradoxe est que certains secteurs éprouvaient avant la crise des difficultés importantes de recrutement, c’est le cas de l’électricité électronique, de la mécanique, de l’industrie des métaux et de process. Nettement moins bien placée que la moyenne de la zone euro en termes de part de l’industrie dans la valeur ajoutée (16% contre 22,4%), la France ne supporte plus la comparaison avec l’Allemagne (30%)
L’emploi n’est pas le seul élément de dégradation de la position française, sa balance commerciale se dégrade aussi, seules les industries agro alimentaires et les biens d’équipement demeurent excédentaires rapportée aux exportations allemandes la part des exportations françaises a baissé de 57% en 1999 à 37% en 2008 ! Où est la faute ?
L’un des éléments clés évoqué est évidement la taille insuffisante des grosses PME toujours en comparaison de pays comme la Grande Bretagne ou l’Allemagne que l’auto entrepreneuriat présenté comme solution miracle ne résout en rien, d’autre part une insuffisant effort en matière de R et D malgré une bonne position en terme de dépôts de brevet ( la France est numéro 2 en Europe) 
Certes tout n’est pas noir dans ce tableau, mais faute d’une volonté politique autre que de communication, le recul pourrait devenir irréversible. L’idée force d’excellence environnementale pourrait être une des clés de la renaissance de notre volonté industrielle encore faudrait-il ne pas laisser passer les fenêtres de tir qui lui sont liées

Lire l'article complet, et les commentaires