L’odieux « Choc de Compétitivité »
par Louis Mathurin
mardi 30 octobre 2012
Cela ne vous a certes pas échappé cette semaine, au cas où : voilà un article des échos. Il est expliqué que nous, vilains petits travailleurs , gagnons trop d'argent et que c'est cela qui nuit à la grandeur compétitive de la France. Il est dit que nous devons nous serrer la ceinture si nous voulons regagner du terrain en Europe et dans le Monde.
Non Di Diou ! C'est pourtant simple ! Il suffit d'écouter nos grands décideurs et tout redeviendra magique et beau. L'Etat hésite un peu à avaliser aussi frontalement un tel projet, ça ferait désordre dans une économie socialiste... heu pardon, d'économie de marché socialiste...
Alors qu'est-ce à dire ? Et bien je m'en vais vous le conter :
L'INDUSTRIE FRANCAISE EN BERNE
D'où la délicieuse marinière de notre ami Montebourg, un magnifique foutage de gueule grandeur nature de la défense du Made In France. Si le gouvernement veut vraiment faire quelque chose, qu'il empêche la fermeture de l'usine d'Aulnay sous bois , PSA-Citroën.
Notre industrie a en effet perdue 450 000 emplois entre 2000 et 2008 et 270 000 entre 2008 et 2012. Avec de telles suppressions de postes, comment rester maitre de notre économie ? Comment ne pas sacrifier au tout mondialisé que nous propose l'économie de marché ? Ces emplois ont été délocalisé dans des pays ou la main d'oeuvre est à bas coût, pour conserver la fameuse compétitivité de ces entreprises "Françaises". En ont elles encore le nom, alors que leur fortune s'est bâtie grâce au travail des ouvriers de France ?
Pourtant nous sommes parmi les plus productifs de la planète : en 2012 nous aurons produit 75 000 euros de richesse contre 63 000 pour un Allemand et 65 000 en moyenne dans la zone Euro. Alors quid de cette manne ? Pourquoi tourner la page à l'excellence de notre pays ? Pour faire du profit en toute simplicité. Il s'agit simplement que nous, travailleurs, ne coûtions plus aussi cher à ces gentilles entreprises nationales ou multinationales.
LE RAPPORT GALLOIS
Est justement censé expliquer comment réaliser des économies. Mais évidemment ces économies sont à aller chercher dans la poche des tout-venant et certes non des plus aisés.
M. Gallois devrait d'ailleurs demander un allégement du coût du travail de l'ordre de 30 Milliards d'euros. Comment ? En l'abaissant pour les entreprises : diminuer purement et simplement les charges patronales ; autrement dit il suffit d'amputer radicalement le revenu des salariés et de leur famille. Comment ? Par le truchement de nouvelles taxes grèvant notre salaire, et magie il y'aurait ainsi plus de travail pour tout le monde, puisque le salarié coûterait moins cher.
Recette miracle non ? Si on lorgnait un peu du côté des revenus du capital, ne pourrait on trouver ces fameux 30 milliards ? Et l'évasion fiscale combien coûte-t-elle ? Pourquoi aucunes politiques coercitive n'est-elle mise en place afin de confondre ces abjectes délits d'initiés et autre arnaques capitalistiques ? De même que le coût des élus, à combien est-il estimé chaque année pour l'ensemble de la collectivité ?
Sachant qu'un député émarge à 20 000 euros par mois...un rapport qui coûte finalement bien cher non ?
SOLUTIONS ?
10 % des emplois créés en 2011 sont au smic, et à cause de cette politique la France est un des pays d'Europe qui a le plus de bas salaire. Il convient donc de trouver une autre échelle de valeur dans la redistribution des richesses produite.
Une question simple se pose, à partir de combien estime-t-on que l'on "gagne trop" ? C'est une vraie question qui doit avoir le mérite d'être posée : où commence et où s'arrête l'indécence financière ? Avoir de quoi se loger, manger correctement, et se divertir (loisirs, vacances, etc...) Voilà les piliers fondamentaux de chaque être humain sur cette planète.
Alors comment accepter que certains se divertissent plus que d'autres en produisant beaucoup moins d'efforts ? Est-ce que l'on doit accepter que dans une société certains travaillent littéralement pour enrichir d'autres ? Sur la masse d'argent produite en une année en France par le fruit du travail, qui gagne quoi, et ce dans chaque strates de la société ?
Comme on vient de le voir, ce fameux "choc de compétitivité" n'a finalement qu'un seul but, toujours le même, enrichir les plus riches en demandant aux plus pauvres de travailler d'avantage.
C'est du servage moderne. Les moyens de se distraire ont augmenté, les drogues aussi sont plus nombreuses. Combien de temps les Français accepteront-ils cette domination sans rien en dire ? Toujours et encore tant que la majorité ne souffrira pas des problèmes des plus humbles. Mais dépêchez vous, nous sommes déjà près de 10 millions...
Révolutionnairement Vôtre,
Boris Rannou.
(Source chiffres : Alternatives Economiques novembre 2012)