La chute de l’euro et du pétrole au secours de la croissance ?

par Laurent Herblay
samedi 27 décembre 2014

Bien sûr, la politique menée par le gouvernement le mène dans une impasse, illustrée par le nouveau record du chômage en novembre. Néanmoins, la croissance aux Etats-Unis, la hausse du dollar et la forte chute du prix du pétrole pourraient apporter un léger regain de croissance en 2015.

 
2014 depuis le rétroviseur
 
Début 2013, je m’étais livré au délicat exercice de la prévision en pronostiquant une « sortie illusoire de crise en 2014 (…) un certain nombre de facteurs semblant indiquer que nos économies pourraient légèrement repartir  » : rebond des marchés, modération des plans d’austérité et à demande internationale. Mais je précisais aussi que « cette reprise serait aussi faible qu’illusoire pour la grande majorité de la population ». Mi-2013, je parlais de 0,5 à 1% de croissance en 2014 sans occulter « un risque de rechute  » ou « l’effet dépressif de la mondialisation sur le niveau de l’emploi et le pouvoir d’achat dans les pays dits développés, ni la spéculation délirante du monde financier, ou l’accroissement des inégalités ».
 
Il faut bien reconnaître que nous nous situons dans le bas de la fourchette puisque les dernières prévisions font état d’une croissance de 0,4% pour l’année en cours en France. On peut penser que le ralentissement des pays émergents et un rebond mécanique plus limité peuvent expliquer le léger écart. Mais globalement, j’ai l’impression de ne pas avoir trop à rougir de ces prévisions qui avaient souvent déclenché des débats passionnés. C’est d’ailleurs sur ce rebond mécanique que François Hollande parie pour essayer de sauver son mandat et pouvoir se représenter dans des circonstances plus favorables en 2017 et ne pas être balayé même si depuis quelques mois, cette stratégie semble très aléatoire.
 
Vents plus favorables ?

Mais l’année 2015 pourrait bien se présenter sous des hospices un peu moins négatifs. Deux facteurs clés l’expliquent : la montée du dollar par rapport à l’euro, et l’effondrement du prix du pétrole. Deux faits qui ont un poids important sur la croissance de l’UE et de la France. L’euro est aujourd’hui à ses plus bas face au dollar depuis dix ans, et il ne faut pas oublier que sa dépréciation au tournant du siècle avait joué un rôle dans la forte croissance de l’époque. Alors qu’au printemps, l’euro s’échangeait entre 1,35 et 1,4 dollars, il s’approche aujourd’hui du cap des 1,2 dollars, du fait de la croissance des Etats-Unis et de la perspective d’une hausse des taux de la Fed l’an prochain notamment.

Outre la baisse de l’euro s’ajoute la très forte baisse concomitante du prix du baril de pétrole, qui a perdu près de 50% de sa valeur depuis le mois de juin, sous les 60 dollars, dans le cadre d’un jeu géostratégique où de nombreuses hypothèses sont avancées. Le FMI a annoncé que cette baisse contribuera à doper la croissance mondiale de 0,3 à 0,8 point en 2015 et 2016. Et cela est logique pour des pays exportateurs puisque cela va améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs mais aussi diminuer les coûts des entreprises qui atteindroint plus facilement leurs objectifs de profits et pourraient donc tailler un peu moins dans les coûts, ce qui pèsera moins sur la croissance.
 
Bien sûr, 2015 ne sera pas l’année d’une reprise flamboyante et tous les déséquilibres majeurs subsisteront, mais le contexte économique qui se dessine semble devoir être plus positif, rendant finalement possible l’hypothèse d’une légère accélération de la croissance, autour de 1%.

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