La compétitivité par les coûts salariaux, la leçon d’économie du professeur Pinocchio-Sarkozy

par fsald
mardi 31 janvier 2012

Coût du travail ! coût du travail ! voilà ainsi désigné à la vindicte populaire, le mal qui ronge la société française par Notre Omniscient-Président et le MEDEF de Laurence Parisot.

Ils n'ont que ça à la bouche « Réduisons, supprimons, assouplissons... » devient leur nouveau crédo, après cinq longues années de réflexion.
 Après les Déficits publics, la Dette publique, la bande à Parko-Sarisot s'emploie à nous « fredonner » la rengaine « le coût du travail et son corollaire les charges sociales sont trop élevés en France » Sarkozy et ses sherpas avaient préparé l'ascension du « Sommet social » qui a accouché comme tous les sommets préparés par Sarkozy depuis 5 ans, d'une souris. Sarkozy mobilisant 8 chaines de TV nous livre son diagnostic « Mon cher watson, voici les coupables ! » nous dit Sherlockozy, ce sont eux, les coûts du Travail qui plombent notre compétitivité et qui contribuent à aggraver notre déficit .« ils » ( les coûts du Travail) ont laminé notre secteur industriel, « ils » fabriquent les « chômeurs » etc,etc...

Nos journalistes d'hier soir qui n'ont de journalistes que leur carte de presse n'ont même pas réagi. Ils auraient pu dire «  mais Monsieur Le Président le Travail a un coût c'est une évidence, mais c'est avant tout une Ressource ! » 

Et oui, sans Travail pas d'entreprise et pas de Produit à consommer !

Existe-t-il une Entreprise sans Travail ? Les puristes rétorqueront que si...Dans les paradis fiscaux où elles sont parait-il nombreuses pour « blanchir » l'argent de la Pègre, ou pour « aider » les Riches à échapper à l'impôt, oui, sauf qu'ils confondent l'entité juridique « la personne morale » avec " l'entité économique" celle qui produit un bien.
Vraisemblablement le problème commence avec la "Comptabilité" avec ses règles, ses procédures et son vocabulaire tels qu'ils ont été définis pour nous expliquer comment mesurer un "Bénéfice". Pour simplifier, il faut compter les "Charges" toutes les dépenses liés à l'exploitation régulière de l'année comptable et "les Produits" toutes les recettes dégagées dans le même intervalle de temps.

La différence ( Produits-Charges) si elle est positive, devient un Bénéfice et si elle est négative, c'est une Perte.
 Le salaire et les "charges" sociales afférentes sont donc par « convention » comptés comme "d'horribles charges" qu'il faut maitriser ou mieux faire baisser... et si l'on est logique jusqu'au bout, faire...disparaitre.

L' Entreprise par finalité devien donct une surperposition de coûts, sauf que l'Entreprise à coût zéro ça n'existe pas, parce il n'y aurait plus alors d'entreprise !

Comme l' Entreprise sans Salaire... ça n'existe pas non plus !
 Pour une Entreprise, le Salaire et le dividende ont la même finalité, celle de rémunérer ce que les économistes appellent des «  facteurs de production ( l'un le Travail l'autre le Capital)
Pourtant, en Comptabilité, le Travail sera un coût et le Capital une ressource !
On sait depuis K. Marx que l'idéologie qui n'est que l'expression de la mauvaise conscience de la classe dominante a construit l' Economie (qui n'a rien d'une science mais presque uniquement de l'idéologie) celle-ci fait dire à ses économistes et à ses statisticiens que pour mesurer la « compétitivité » d'un pays, d'une entreprise, entre eux, la variable principale est le « coût du travail » Le capitalisme qui a bâti sa domination sur le Monde à partir de l'exploitation de cette ressource le travail sait parfaitement comment et où il est plus facile d'engranger des « profits »
C'est donc décidé, qu'on se le dise, le Travail est un horrible coût et les charges sociales, d'insupportables charges !
 Après avoir désigné la Dette publique comme l'origine de tout nos maux, notre Omniscient Président a vite compris que l'angle de vue ainsi pris pourrait se retourner contre lui et qu'il ne résisterait pas à l'analyse en cette période électorale. En effet, comme il détient le pompon du Président qui a réalisé la plus grosse Dette publique en moins de cinq ans ! Près de 650 millards € dont à peine un tiers serait dû à la crise, et les deux autres tiers pour le bénéfice des riches et des nantis, parmi les heureux élus les grands Patrons français du moins ceux qui comptent au Medef. Sans oublier les « étrangers » grand amis et protecteurs de notre Président, décorés du plus haut grade de la Légion d'honneur, la Grande croix remise par Sarkozy lui même, j'ai nommé MM Désmarais et Frêre qui à eux deux font 35% des profits du CAC 40. Nicolas Sarkozy, champion incontesté de la Dette publique, n'oublie pas ses amis.

Bien sûr pour pouvoir donner tout cet argent, comme la France n'a pas d'excédent, l’État Sarkozy s'est endetté. Qu'à cela ne tienne, s'endetter ne coûte pas cher sur les marchés, ces dernières années, moins de 1% ... alors endettons nous à souhait... C'était dit Sarkozy l'a fait.

Patatrac voilà qu'en juillet dernier « les marchés » s'affolent en grande partie inquiétés par l'incompétence du couple MerKozy sur la gestion de l'UE et de sa monnaie l'Euro .

Un doute horrible s'empare des marchés et fait surenchérir le coût de la Dette.

L'imposteur Président démasqué. Il lui faut chercher un autre responsable et les caisses de résonance médiatique de la Sarkozie ne s'en priveront pas, le coût du Travail est le grand responsable !
Demandons-nous au passage si celui qui avait promis au français d'augmenter le pouvoir d'achat et la croissance quitte à aller le chercher avec les dents, avait-il sérieusement, réfléchi à la question ?

Pour réaliser cet objectif, il n'y a pas moult solutions en dehors d'augmenter les salaires, faire baisser les prix et/ou les prélèvements obligatoires. Quoique pour cette dernière solution, ce n'est pas évident car cela se ferait au détriment de la protection sociale et des services publics qui rendrait pour le plus grands nombre leur accès plus cher et donc diminuerait en définitive, leur pouvoir d'achat !
Reprenant ses esprits, notre Napoléon de l'économie qui nous gouverne, désigne enfin le « vrai coupable », les charges sociales...
Vieille rengaine, jeune retraité j'ai toujours entendu le même refrain !
Rappelons-nous le coût du travail, c'est le « salaire + les charges sociales » pour le patronat c'est à l'évidence les charges sociales qui sont de trop. Elles étaient déjà de « trop » en 1930 quand le patronat doit s'acquitter de 5 % de la masse salariale pour s'acquitter d'une assurance qui garantissait très mal les accidentés du Travail,mais que les salariés leur avaient arrachée.
 «  Une charge insupportable » claironnera le Patronat de l'époque.
Il est bon, en cette période de perte de mémoire collective, de se souvenir que les ordonnances du 4 et 19 octobre 1945 qui ont mis en place le Plan du Conseil National de la Résistance. Elles se prononcent pour : « un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion appartenant aux représentants des assurés et de l’État » et une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours  » et la constitition de 1946 , dans son préambule, comme celle de 1958 le rappelleront.
Article 1er de la Constitution de 1946
« Il est institué une organisation de la Sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leurs capacités de gain, à couvrir les charges de maternité ou les charges de famille qu'ils supportent ».

Le Préambule de la Constitution de 1958 concernant la Sécurité sociale affirme :
«  La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence ».
Mais c'était encore et toujours «  trop » après la guerre quand le Patronat devra s'acquitter de 29% de charges ! On l'aura compris pour le patronat ce sera toujours « trop » et toujours tout aussi « insupportable » Déjà le MRP en combattait l'idée contre le CNR au lendemain de la Libération. Le Patronat n'a pas la mémoire courte. Lui qui s’accommoda mieux de l'occupation nazi et du régime de Vichy que du Front Populaire. Il fera, pour l'éternité, des charges sociales... une charge insupportable !
 Le MRP d'hier, relayé par l'UMP aujourd'hui s'en feront l'écho politique. La Sécurité Sociale en danger se verra « spolier de taxe et impôts » que le législateur avait créés pour elle mais qui ne lui seront jamais reversées, contribuant à creuser le « trou » de la Sécu sans parler des exonérations des charges patronales qui ne seront jamais compensées.

La cour des comptes a estimé qu'environ 80 milliards € de niches sociales, chaque année, manquent au financement de la Sécu. Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage, c'est bien connu. «  La Nation » nous dit la constitution « assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement  » La Nation ne serait-ce pas tout ses « agents économiques » les Ménages, les Entreprises, les Administrations... Oui l'entreprise est un agent économique et se doit de participer à l'effort national par quel droit divin en serait-elle dispensée ?
Le véritable tour de force si l'on réfléchi un tant soit peu, L'Arnaque absolue, c'est que ce coût insupportable que sont les charges patronales n'a en réalité aucune incidence sur la compétitivité des entreprise entre elles sur le territoire. Celui qui affirmerait le contraire serait un menteur comme notre Pinocchio-Président. 75 % des Entreprises françaises n'exportent pas ! Bien sûr il ne saurait en être de même pour les 25 % autres qui exportent, mais uniquement 3% exportent hors zone UE ! 

Mais il n’empêche ce coût insupportable est depuis toujours « atténué » par des meures d'exonérations, Ca va faire 50 ans que ça dure ! Un immense Cadeau fait au patronat pour améliorer leur fin de mois et récompenser sa médiocrité.
L'année dernière la masse salariale ( source Insee) dans le PIB français représentait environ 652 Milliard € et l'exonération un peu plus de 80 Milliards € soit presque 14% de la masse salariale . A-t-on vu les prix baissés, les salaires augmentés, le nombre de chômeurs diminué ? Non ces 80 milliards sont venus grossir les profits des entreprises et contribuer à creuser d'autant le « Trou » de la sécurité sociale !
Mais notre Prestidigitateur-Président qui a eu le temps de réfléchir pendant son mandat , met fin à l'insoutenable suspense économique de la série télévisée « 5 ans avec Sarkozy » C'est notre incapacité à être une économie capable d'avoir un excèdent commercial qui nous plombe ! Et pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas compétitif, et nous ne sommes pas compétitif parce que... les charges sociales, les horribles charges sociales... pénalisent nos échanges !
Le « grand journaliste économique » j'ai nommé M. Langlet ( dont E. Plenel rappelait qu'il fut décoré de la légion d'honneur par Sarkozy certainement pas pour ces qualités d'économistes) aurait pu montrer au Président et à la France devant son écran ( lui qui affectionne tant les graphiques) le graphique suivant :

Balance commerciale entre Fance et Allemagne


Ce graphique montre très bien que le différentiel d'excédent entre la France et l'Allemagne résulte de la politique du passage du Franc à l'€uro-Mark (1999-2000) monnaie largement sur évaluée qui, elle et elle seule a contribué à détruire ce qui restait de la compétitivité de l'industrie française. Bien sûr Schroeder et Merkel auront facilité par leur politique déloyale de déflation salariale et de hausse de la TVA (alors que les règles européennes les lui interdisaient) ces politiques pénalisent les importations françaises, Il n'y a pas de secrets, Les excédents des uns sont fait des déficits des autres !
Enfin sur le commerce extérieur déficitaire, il conviendrait de détruire quelques mythes !
La France dans le monde ( source - Commerce extérieur 2011) occupe la 5ème place tant au niveau de ses Importations que des ses Exportations !
 A l'Export, la Chine 1, l'Allemagne 2, US 3, Japon 4 , font mieux que nous ;
A l'Import, Les US sont 1, la Chine 2, l'Allemagne 3 et le Japon 4.
La France importe pour près de 500 Mds€ et exporte pour près de 430 Mds€ et réalise donc un déficit commercial de 70 Mds€.
Notre Pays fait 23 Mds € de déficit avec la Chine, 18 Mds€ avec l'Allemagne, 9 Mds€ avec la Belgique, 6,5 Mds€ avec la Russie et 5 Mds avec les Etats unis soit près de 90% de son déficit sur ces seul pays.

Près de 50 % du déficit commercial est dû à la facture énergétique ( Pétrole et produits raffinés) merci Total et au couple Desmarrais-Frêres, grands amis de Sarkozy.

L'arnaque est ainsi révélée, si Sarko est à nouveau réelu c'est encore 13 Mds€ de cadeau au Patronnat pris dans les poches des autres !


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