La crise du crédit est loin d’être terminée et les banques partagent leurs responsabilités

par F.Salenko
samedi 1er août 2009

La rigidité du crédit qui étrangle actuellement de nombreuses entreprises ne semble définitivement pas vouloir s’atténuer ; le marché du neuf dans l’immobilier qui perd encore 30 % sur un semestre et les dépenses à la consommation qui stagnent, alimentent une récession qui plonge aujourd’hui 8 millions de Français en dessous du seuil de pauvreté. Soit moins de 910 euros par mois.
 
Pas de quoi se réjouir si on couple cette analyse à la déflation que vient d’enregistrer l’Allemagne, et ce, malgré les efforts percutant de la maison Francfort qui place son taux directeur à 1% espérant ainsi dynamiser sa consommation interne. Du jamais vu depuis 22 ans.
 
Les banques auteurs de cette méfiance générale cherchent d’abord à pérenniser leurs bilans avant de pouvoir récidiver dans leurs activités. On se demande dès lors l’utilité des nombreux plans de relance perpétués par les gouvernements (plus de 1000 milliards pour les États-Unis) afin de stabiliser les comptes de leurs principaux investisseurs. 
 
Vous trouverez ici un commentaire audio de Christophe, promoteur immobilier, victime de la crise du crédit et qui exprime son mécontentement sur RMC. A écouter jusqu’au bout.
 
 
Si la morosité ambiante maintient cet état de méfiance, l’accès aux crédits bancaires semble pourtant bien plus simple qu’il y a quelques mois. Nos économistes qui avaient - dans leurs prévisions - corroboré une remontée de la croissance avec un desserrement du crédit se seraient-ils encore trompés ?
 
Encore une fois, l’économie démontre qu’elle ne répond à aucun modèle mathématique puisqu’après ses deux impacts critiques (Subprime et financière) elle prolonge ses effets au-delà des dispositions mises à son égard pour sa croissance. La question est de chercher où se situent les résidus de la catastrophe afin d’obtenir de nouvelles pistes de réflexion à la résolution de notre problème.
 
Premièrement, le crédit n’est pas encore disponible pour tous. Si on prêtait de manière déraisonnable auparavant, on prête de manière (trop) régulée ces temps-ci. Cela concerne principalement les PME première victime de cette crise du crédit et qui sont pourtant les moteurs de l’économie. L’Angleterre, la France et l’Allemagne ont ouvert des discussions similaires sur le sujet pour tenter de trouver un compromis entre investisseurs et entrepreneurs. La France qui avait malgré elle prévu une série de réformes pour les PME avant la crise revoit actuellement les objectifs de sa LME pour faciliter l’accès aux crédits pour ces professionnels.
 
Deuxièmement, même si les effets structurels de la crise commencent à disparaître, les effets conjoncturels eux sont toujours bien présents : un chômage qui continue à grimper, une anticipation négative forte, la montée des prix des matières premières (pétrole, électricité) découragent les pulsions commerciales des Français qui pensent d’abord à leurs dettes actuelles et futures avant de s’engager dans l’achat d’une voiture. Et ce cercle vicieux ne semble pas vouloir se résorber puisque Peugeot PSA continue d’enregistrer des déficits records alimentant la crainte bien compréhensible des employés de cette industrie. Ce qui n’arrange rien à notre affaire.
 
Une sortie de crise est-elle possible ?
 
Avec le temps tout est possible, mais c’est bien ce temps qui risque de manquer à certains pour survivre jusqu’à la reprise globale de l’activité. Les pécules s’épuisent et l’échéance du dépot de bilan se rapproche. 
La vertu des dépenses publiques ayant atteint sa limite, on entrevoit encore mal l’action qu’il faut mené pour accélerer (sans créer l’illusion) la reprise.
 
La crise encore et toujours peut devenir un sujet redondant mais son impact micro-économique est encore vécu comme sans précédant pour beaucoup.

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