La crise ! Quelle belle invention !

par ddt99
vendredi 3 décembre 2010

Pour ne pas subir l’ire de tous les spécialistes et pseudospécialistes économico-financiers, il n’est pas question ici de nier l’impact de la chute des cours des marchés boursiers, des subprimes et autres problèmes liés aux crédits et aux liquidités interbancaires, etc., mais d’apporter une vision différente des raisons qui ont conduit à la crise en général et pas uniquement financière.

Depuis quelques dizaines d’années, nos dirigeants et nos gouvernants nous racontent qu’il faut faire des économies, et ils nous concoctent une multitude de réformes pour ce faire.

Soit ! Mais, paradoxalement, plus on fait d’économies par toutes ces réformes imposées, et plus la République Française s’appauvrit et s’endette, et la seule réponse que l’on nous assène, est que, c’est de la faute à la crise.

Incroyable, mais vrai ! Un beau matin de 2007, nos dirigeants et gouvernants se sont réveillés et miracle de la bonne aubaine, la crise financière (1) était là et pouvait servir de faire-valoir pour justifier toutes les erreurs commerciales, politiques et bien entendu financières commises précédemment, et depuis, c’est devenu une vérité absolue ; tout ce qui arrive, c’est de la faute à la crise, alors que :

Cela fait environ 30 ans que des décisions incohérentes produisent des délocalisations de pans entiers de l’industrie productive vers d’autres pays (2), la part de l’industrie dans la formation du PIB était de 38 % en 1974, 19,5 % en 2002. Quel pourcentage aujourd’hui ? 15 %, 10 %, moins, peut-être ? Nous le saurons dans quelques années, en nous désolant plus encore de cette situation désastreuse, qui aurait pu et dû être évitée, par la prise de bonnes décisions.

Cela fait environ 30 ans que des décisions politiques absurdes produisent, par causes à effets, des fermetures d’entreprises de tout type. Je parle en connaissance de cause, j’en ai dirigé une durant plus de 20 ans. Comme seul exemple d’absurdité fiscale, je ne retiendrai que la taxe professionnelle (3), réformée il y a très peu de temps, cette lourde taxe grevait fortement l’expansion de nos entreprises, et probablement qu’elle n’était pas étrangère dans le fait que nos entreprises partissent vers des lieux plus cléments et moins taxés. Au revoir la T.P., bonjour la C.E.T. (Contribution Économique Territoriale), il est inutile de prendre rendez-vous dans 15 ans pour constater les dégâts, déjà les mécontents se bousculent aux portes de l’État.

Cela fait environ 30 ans que les dirigeants et les gouvernants de ce pays commettent des « erreurs » du genre qui est évoqué dans l’article intitulé La Française des jeux et la délocalisation de l’impression des tickets à gratter (4), si l’on peut qualifier cette ahurissante délocalisation d’erreur, et lorsque ce sont des sociétés à capitaux privés qui délocalisent, ils s’indignent fièrement.

Qu’arrive-t-il aux Français, ils n’ont pas l’air de comprendre que c’est en grande partie l’industrie productive qui fait la richesse d’un pays et non pas les métiers de services, qui, bien qu’ils soient indispensables et nécessaires, ne produisent pas de richesse, ils ne font que satisfaire des besoins locaux et nationaux, autrement dit franco-français.

Il suffit de regarder vers l’Allemagne, autre pays industriel et européen d’après-guerre, qui a su préserver son outil industriel et constater qu’elle est mieux portante que la France ou que d’autres pays qui n’ont pas su préserver ce capital économique essentiel à la vie et à la survie d’un État.

En bref, tout cela n’est rien, dormez braves gens, l’État veille sur vous.

Ceci étant dit, incontestablement le Roi des profiteurs de la Crise, avec un grand C, est notre bienheureux Président de la République, Monsieur Nicolas Sarkozy, que je me garderais bien de traiter de menteur, mais il me semble qu’une des promesses du candidat Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, était de faire baisser la dette publique (5), ou tout du moins de la stabiliser après son élection.

Voici quelques chiffres, car eux ne mentent pas.

Sous la Présidence de Monsieur François Mitterrand (13 ans, 11 mois et 26 jours), la dette publique de la France était :

- À son arrivée, en 1981, de 110,1 milliards d’euros (INSEE)

- À son départ, en 1995, elle était de 662,8 milliards d’euros (INSEE)

Sous la Présidence de Monsieur Jacques Chirac (11 ans, 11 mois et 29 jours), la dette publique de la France était :

- À son arrivée, en 1995, de 662,8 milliards d’euros (INSEE)

- À son départ, en 2007, elle était de 1 208,9 milliards d’euros (INSEE)

Sous la Présidence de Monsieur Nicolas Sarkozy (3 ans, 6 mois et 16 jours, date de l’article), la dette publique de la France était :

- À son arrivée, en 2007, de 1 208,9 milliards d’euros (INSEE)

- En 2008, elle était de 1 315,1 milliards d’euros (INSEE)

- En 2009, selon une évaluation de l’Insee, elle serait de 1 489 milliards d’euros

- considérant une progression constante de 10 % l’an (ce n’est qu’une projection basée sur les deux années de son mandat, un différentiel de 8,8 % entre 2007 et 2008, et 13.2 % entre 2008 et 2009).

- En 2010, elle devrait être aux alentours de 1 637 milliards d’euros

- En 2011, elle devrait être aux alentours de 1 800 milliards d’Euros

- En 2012, elle devrait être aux alentours de 1 980 milliards d’Euros

En deux mandats (14 ans), M Mitterrand a créé un différentiel de 552,7 milliards d’euros

En deux mandats (12 ans), M Chirac a créé un différentiel de 546,1 milliards d’euros

En un seul mandat (5 ans), M Sarkozy créera un différentiel de 771,1 milliards d’euros

En admettant que durant les deux dernières années du mandat présidentiel qui n’ont pas encore été effectuées, la croissance de la dette publique ne soit que de 5 %, Monsieur Nicolas Sarkozy aura créé un différentiel de 595,1 milliards d’euros en un seul quinquennat.

En réalité, Monsieur Nicolas Sarkozy n’a pas réduit la dette publique, comme il l’avait promis, au contraire, comme les Présidents Mitterrand et Chirac, il n’a fait que l’augmenter tout en appliquant plus de rigueur budgétaire que ses prédécesseurs, mais comment fait-il, pour « gagner plus, tout en dépensant moins » ?

C’est un fait, la dette publique est en croissance exponentielle, mais pas le Produit Intérieur Brut, qui était plutôt stable, sauf sous le mandat de Monsieur Chirac, où il était en légère augmentation, ce qui explique le faible taux en pourcentage de la dette publique, qui a certes augmenté, mais dont les effets négatifs ont été amoindris par l’augmentation du PIB.

Voici encore quelques chiffres, car eux ne mentent pas.

Sous la Présidence de Monsieur François Mitterrand

En 1981, à son arrivée, la dette publique représentait 22 % du PIB.

En 1995, à son départ, la dette publique représentait 55,5 + 23,5 % en 14 ans

Sous la Présidence de Monsieur Jacques Chirac

En 1995, à son arrivée, la dette publique représentait 55,5 % du PIB.

En 2007, à son départ, la dette publique représentait 63,8 % + 8,3 % en 12 ans

Sous la Présidence de Monsieur Nicolas Sarkozy

En 2007, à son arrivée, la dette publique représentait 63,8 % du PIB.

En 2009, à mi-mandat, la dette publique représente 78 1 % + 14,3 % en seulement 3 ans, et ce n’est pas fini. Pour le verdict, rendez-vous en 2012.

Mais sommes-nous vraiment en crise ? 176 millions d’Euros pour un avion présidentiel flambant neuf (6). Ce n’est qu’environ 1/2000 de 346,2 milliards d’euros (budget de l’État français de 2010) (7).

Nous savons tous que la croissance de la dette publique est négative et ne peut que nuire au pays, mais visiblement c’est la seule croissance que toutes ces têtes pensantes sont capables de produire, et il ne faut pas oublier que plus la dette augmente, plus les intérêts de la dette augmentent aussi.

Dans quelques années, et peut-être plus rapidement que l’on pourrait le croire, à moins que la tendance actuelle ne s’inverse véritablement, nous serons dans la même situation que la Grèce, l’Irlande, et tous les autres pays qui vont suivre.

Il y a quelque chose qui m’échappe, ce doit certainement être le fait que je ne sois que simple citoyen et non, Président de la République, donc, le simple citoyen que je suis ne doit pas être assez évolué pour comprendre les hautes stratégies concoctées au plus haut sommet de notre État pour inverser des tendances qui produisent les effets inverses de celles qui sont escomptées.

Gouvernance de droite, ou gouvernance de gauche, même combat, détruire l’économie Française, et plus grave encore, les emplois qui sont si rares de nos jours. Si vous ne me croyez pas, croyez en tous ces chiffres, ils parlent d’eux-mêmes.

Mais tout cela n’est rien, continuez à dormir braves gens, l’État veille toujours sur vous.

Pour un exemple de destructions inutiles d’emplois, suivez ce lien :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-francaise-des-jeux-et-la-85016

À leur décharge à tous, j’admets que tous ces résultats négatifs obtenus doivent avoir été involontairement provoqués, et j’ose espérer qu’ils n’étaient pas souhaités, néanmoins, le résultat est le même.

Car après tout, ils ne pourraient être que responsable, mais pas coupable, la nuance est d’importance, nous l’avons appris par cette rhétorique de notre Ministre de la Santé de l’époque, Madame Georgina Dufoix (8), une formule devenue célèbre lors de l’affaire du sang contaminé, mais elle devrait pouvoir permettre aussi d’absoudre les dirigeants et les gouvernants de toutes fautes décisionnelles absurdes qui nous ont conduites à la crise ou qui l’entretiennent, qu’elles soient politiques, économiques, financières et sociales, dans ce genre de situation les causes sont souvent multiples.

Non, non, mesdames et messieurs qui nous gouvernez, ce n’est pas la crise qui est responsable de la perte d’emplois en France, ce sont les fermetures et les délocalisations d’entreprises qui le sont.

La crise n’est que l’effet de la cause, et non l’inverse, comme on essaierait de nous le faire croire.

Un petit rappel des affirmations de nos stratèges hautement qualifiés ; la création de la C.S.G. (Contribution Sociale Généralisée) et de la C.R.D.S. (Contribution au Remboursement de la Dette Sociale, créée par l’ordonnance n° 96 -50 du 24 janvier 1996), dont le nom complet de la taxe est très clair, une dette qui devait, soi-disant, être épongée en 14 ans, aujourd’hui les 14 ans sont arrivés à terme et la Sécurité sociale est toujours en déficit chronique (9), en 2009, 10 milliards d’euros, prévisions pour 2010, 23,1 milliards d’euros, et pour 2011, 21,4 milliards d’euros, ce qui ne fait qu’accroitre la dette cumulée de la Sécurité sociale (10), en 2005 elle n’était que de 102 milliards d’euros. Où est l’équilibre des comptes promis, alors que les remboursements de médicaments et des soins ont considérablement chuté et ne font que baisser inexorablement ?

Et il ne faudrait pas oublier la dette des collectivités locales, au 31 décembre 2007, elle était estimée à 104,93 milliards d’euros (11), ni celle de la SNCF (12) estimée à 8,6 milliards d’euros, etc., etc., etc.

Encore des chiffres qui ne mentent pas, mais, c’est surement, quand même, de la faute à la crise.

Tous ces milliards, c’est à vous donner le tournis, aujourd’hui on compte en milliards comme si c’était insignifiant.

Quelques données comparatives pour comprendre ce que signifie à l’échelle humaine, le colossal chiffre de 1 milliard ; la vie moyenne d’un homme est de 75 ans, 27 375 jours, 657 000 heures, 3 942 000 minutes, 2 365 200 000 secondes, toute une vie d’homme (sans travailler, sans dormir et sans s’alimenter) ne suffirait pas pour compter jusqu’à 1 milliard.

Additionnons tous les derniers chiffres connus des dettes publiques :

- La dette de l’État français de 2009 ; 1 489 milliards d’euros

- La dette de la Sécurité sociale de 2007 ; 102 milliards d’euros

- La dette des collectivités locales de 2007 ; 104 milliards d’euros

- La dette de la SNCF, payée par les contribuables, 8,6 milliards d’euros

Toutes ces dettes cumulées représentent 1 703.6 milliards, soit 5 fois le budget annuel de l’État qui est de 346,2 milliards d’euros (7), ou à l’échelle humaine, un salaire de 2 195 euros par mois pendant 1 an, pour tous les 64 667 000 d’habitants de France (INSEE).

Et quelques données comparatives à l’échelle du commerce mondial ;

Selon le conseil mondial du diamant, environ 13 milliards de dollars de diamants bruts sont produits chaque année (13).

Selon l’organisation mondiale du commerce (14) (Tableau II.1 exportations mondiales de marchandises, par grand groupe de produits, 2007) dont voici quelques exemples :

- Fer et acier 474 milliards d’euros 

- Vêtements 345 milliards d’euros

- Textiles 238 milliards d’euros

- Produits agricoles 1 128 milliards d’euros.

Si l’on prend les derniers chiffres connus des dettes publiques :

- La dette de la France de 2009 ; 1 489 milliards d’euros

- La dette de la sécurité sociale de 2007 ; 102 milliards d’euros

- La dette des collectivités locales de 2007 ; 104 milliards d’euros

- La dette de la SNCF, payée par les contribuables, 8,6 milliards d’euros

Ce total de 1 703.6 milliards de dettes représente très exactement la valeur de tous les produits agricoles, des vêtements, du textile, du fer et de l’acier exportés dans le monde, et une année de production de diamants.  

S’il est vrai que les humains peuvent mentir, tous ces chiffres officiellement validés ne mentent pas.

Ah ! La crise ! Quelle formidable invention ! Aujourd’hui, on peut tout lui mettre sur le dos, de plus, elle est mondiale, alors ça dédouane doublement nos dirigeants et nos gouvernants, puisque les autres pays sont dans la même panade que nous.

En réalité, la crise n’est que la conséquence de très, très nombreuses mauvaises décisions prises en amont de la crise déclarée, et non l’inverse. Aujourd’hui, ce n’est rien d’autre qu’un bouc émissaire pratique pour des carriéristes de tout bord, qui ne voient qu’à court terme ! Le temps de leurs mandats exécuté dans le pays des privilèges, où nul ne peut être responsable de la crise, puisqu’elle est auto fautive.

Interrogez-vous objectivement sur le pourquoi et sur le comment nous en sommes arrivés à ce point de presque non-retour ?

Par ddt99, le fou du Roi-Président

Le 30 novembre 2006, un des Préfets du Roi-Président m’a déclaré fou pour avoir manifesté des idées différentes (15), alors, en voici quelques-unes de mes idées différentes.

 

Sources :

1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financière_de_2007-2010

2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Délocalisation

 http://213.30.147.231/rap/r03-374/r03-37414.html

3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxe_professionnelle

4) http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-francaise-des-jeux-et-la-85016

5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France

6)http://www.lepost.fr/article/2010/11/10/2300032_combien-coute-vraiment-l-air-sarko-one-un-depute-ps-demande-de-la-transparence.html

7) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021557902&dateTexte=

8) http://fr.wikipedia.org/wiki/Georgina_Dufoix

9) http://fr.wikipedia.org/wiki/Déficit_de_la_Sécurité_sociale_en_France

http://www.lepoint.fr/economie/le-deficit-de-la-securite-sociale-limite-a-21-4-milliards-d-euros-28-09-2010-1242305_28.php

10) http://www.senat.fr/rap/r05-345/r05-3452.html

11)http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/collectivites-territoriales/ressources/collectivites-sont-elles-endettees.html

12)http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20100926trib000552591/sncf-pas-d-acquisitions-sans-cessions-d-actifs.html

13) http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/its2008_f/its08_merch_trade_product_f.htm

14)http://www.lesechos.fr/patrimoine/banque/020920474246-le-marche-du-diamant-retrouve-des-couleurs.htm

15) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-selective-77726

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