La double illusion de la dévaluation de l’euro
par Laurent Herblay
vendredi 22 août 2014
Comme me l’a signalé un commentateur du blog, quelle suprise de lire sur le site de Debout la République une tribune de Dominique Jamet, « Déflation : dévaluer l’euro ou en sortir ». Changement de ligne du mouvement ? Maladresse estivale ? Petit retour sur sur l’idée de la dévaluation de l’euro.
Ce faisant, ce discours est une double faute politique. D’abord, il laisse penser qu’il serait possible de faire pression pour faire baisser la valeur de l’euro, comme Nicolas Sarkozy le laissait entendre en 2006-2007, puis à nouveau avant l’élection de 2012, est totalement illusoire. Les statuts actuels de la BCE ne permettent pas la moindre pression et poussent au contraire à des politiques de monnaie chère et déflationniste. Pire, toute la construction de l’euro est un cercle vicieux puisque la langueur économique de la zone euro limite les importations, gonfle les excédents et pousse donc l’euro à la hausse, pénalisant la croissance. En outre, l’Allemagne a intérêt à avoir un euro cher et comme elle est le créditeur de dernier ressort, c’est sa ligne qui s’impose. Bref, évoquer une dévaluation, c’est agiter un mirage.