La France n’est plus compétitive et la gauche y est pour beaucoup
par Perceval
vendredi 7 octobre 2016
Même si l'exercice stylistique favori de la Gauche en France consiste à nier la réalité, à se réfugier dans des statistiques datant d'il y a 20 ans (comme cette ex-productivité française qui s'est effondrée depuis le années 2000) les trois marqueurs indiscutables de notre perte de compétitivité et d'attractivité sont les suivants :
- une balance du commerce extérieure encore et toujours déficitaire (depuis le début des années 2000, elle était excédentaire auparavant). Si nos produits et services étaient si recherchés et compétitifs ils se vendraient mieux et l'excuse fallacieuse d'entrepreneurs français incompétents n'est pas sérieuse (les entrepreneurs incompétents disparaissent et les compétents les remplacent dans une économie ouverte et concurrentielle).
- un chômage endémique depuis 30 années au moins et qu'aucune tentative de manipulations statistiques (les emplois "aidés" ou les formés-radiés-découragés des listes pôle emploi) ne parviennent plus à masquer
- des travailleurs souvent insuffisamment qualifiés et compétents (4 % des cadres français parlent couramment anglais contre 99% des salariés luxembourgeois, 1/4 des actifs sont en grande difficulté en français).
Dans la société de la connaissance et de l'information, l'innovation, l'apprentissage permanent et l'entreprenariat deviennent les bases et les conditions même du travail.
L'entreprise Alstom, très rentable hors de France mais perdant de l'argent dans l'Hexagone
La loi travail de cet été enterrine cette stupidité d'une entreprise n'ayant l'autorisation de licencier que si elle connait un épisode plus ou moins long de baisse de son CA. Le CA serait (et c'est là le plus stupide) au niveau mondial pour les grandes entreprises.
- Si donc Renault gagne de l'argent en fabricant des voitures en Roumanie ou au Maroc (ce qui se passe actuellement mais que l'entreprise en perd en France) cela impliquerait que les travailleurs marocains ou roumains (qui gagnent 5 fois moins que les Français) doivent payer pour nourrir les Français et leurs "acquis" sociaux. C'est stupide, contre-productif et empêche évidemment les entrepreneurs de s'installer (ou même de rester) en France.
Comme l'avait dit Taylor le PdG de l'entreprise Titan (censé reprendre Goodyear à Amiens) : les cultivateurs (et les automobilistes) français ont besoin de bons pneus payés au prix normal du marché. Ils achètent donc désormais des pneus fabriqués en Pologne, en Asie ou en Afrique mais la CGT est contente, elle est parvenue à empêcher les méchants capitalistes de s'installer en France pour y embaucher des salariés.
Pour Alstom, si on suit la Loi El Khomry et si on accepte la réciprocité, le site de Belfort n'étant pas rentable il aurait fallu pouvoir le fermer sans autre discussion possible (Altom est rentable mais hors de France). Mais c'était compter sans une Gauche qui veut garder une image de proximité avec le monde ouvrier et l'Etat a donc mis 500 millions d'euros (qu'il n'a pas) pour conserver (provisoirement) 400 emplois. Chaque emploi conservé nous coute donc environ 1 million d'euros (ce que gagne un ouvrier en 500 ans environ).
La France a construit depuis les années 80 un cocktail règlementaire et social délétère qui entraîne tout le pays vers le déclin
- un travail parmi les plus couteux des pays développés (avec des produits et services moyen de gamme de plus en plus difficiles à vendre)
- un travail conflictuel, complexe, dégradé et bien peu stimulant pour nombre de travailleurs (la formation étant un voeu pieux avec la réforme Hollande de 2014 qui l'a fait plonger)
- une incapacité notoire de nombreux Français à accepter le monde tel qu'il est, le changement social et économique, l'adaptation permanente des travailleurs aux besoins de l'activité (le travail n'est plus ni sûr, ni stable, ni prévisible à moyen terme mais le code du travail partait du principe qu'on travaille 40 ans dans la même entreprise en progressant à l'ancienneté)
Nombre de Français mettent plus d'énergie et de talent à nier l'évidence de ces changements qu'à participer au renouveau de notre pays (leurs anciennes croyances en seraient trop ébranlées)
Pour créer des richesses dans notre pays et redonner espoir à ceux qui s'apprêtent à ne pas voter (ou n'importe quoi) il faut rappeler :
- que seul le travail paie (et doit payer, y compris très bien pour ceux qui prennent des risques entrepreneuriaux)
- que l'activité n'est jamais définitivement acquise et qu'il faut évoluer avec elle
- que le monde industriel stable du XX ème siècle s'est largement déplacé vers d'autres cieux et que ce n'est plus guère de force de travail dont ont besoin les entreprises (l'ex main d'oeuvre) mais de travailleurs très qualifiés, mobiles, motivés et capables de changer
- que si la France sortait de l'Euro, de l'Europe et de son marché intégré, celle-ci serait nue, isolée et sans plus aucune force ni poids économique, social ou même culturel (sur une planète qui compte 7 milliards d'habitants nous représentons un frèle navire)
- que les Français doivent retrouver le goût du risque et de l'entreprise (sans entrepreneur plus de richesses ni d'avenir).
Les "bénéficiaires" d'aides sociales doivent être incités à ne pas s'y installer mais à trouver les forces et l'énergie pour s'en sortir par eux mêmes
- l'Etat ne doit plus étouffer plus le pays réel sous la complexité, la bureaucratie et des règlementations sclérosantes qui empêchent toute initiative et prise de risque.
- les donneurs de leçons sociales doivent montrer l'exemple en sortant du rôle de spectateurs (même engagés) ou de commentateurs (passifs) pour mouiller leur chemise et créer enfin de l'activité (à leur échelle).
La France perd petit à petit ses anciens atouts (qui ne sont évidemment pas éternels)
La France et les Français ont des atouts mais s'ils continuent à se comporter en enfants gâtés qui ne veulent pas prendre leur part des efforts de l'humanité pour le travail et l'adaptation, nous n'aurons plus à terme (une fois vendus tous nos bijoux de famille) qu'une vie déclassé, dans un pays nostalgique, une sorte de musée des arts et traditions des siècles passés mais sans véritable avenir économique ou social.