La « french touch » au secours de l’Amérique
par Enjeux Electriques
samedi 11 février 2012
Le réseau électrique est le « talon d’Achille américain ». Les idées et technologies « made in France », actuellement promues par les candidats à la présidentielle (Bayrou, Hollande, Le Pen ou Sarkozy), pourrait venir sauver les Etats-Unis de cette précarité énergétique
Une situation critique
Les chiffres relatifs à la dégradation du réseau électrique américain sont alarmants. Selon, la compagnie électrique Eaton, 17,5 millions de personnes ont été touchés en 2010 par des coupures de courant. Le temps de coupure est de 300 minutes de coupures par an, en moyenne (contre 85 en France). Concernant le nombre de coupures, elles sont passées en 10 ans, de 152 à 246 par an.
Episode emblématique de cette situation : en 2003, la côte ouest, jusqu’au Canada, avait connu le plus grand black-out de l’histoire, avec plus de 50 millions de personnes concernées et une facture évaluée entre 6 et 10 milliards de dollars.
Au-delà de cette évaluation comptable, ce sont, concrètement, chaque année, des millions de personnes qui se retrouvent quelques jours ou semaines sans lumière, ni chauffage, des entreprises contraintes à interrompre leur production ou des hôpitaux contraint de recourir, dans l’urgence, au système D.
Comment en est-on arrivé là ?
Le réseau électrique américain est conforté de manière concomitante a une progression très rapide de la demande et un investissement insuffisant. D’après le journal suisse Le Temps, « le secteur électrique a moins investi dans la recherche en proportion du chiffre d’affaires que l’industrie alimentaire pour chiens » !
Pour Massoud Amin, professeur à l’Université du Minnesota « les Etats-Unis doivent choisir entre des infrastructures dépassées du XXe siècle ou mettre en place un réseau du XXIe siècle capable de faire face à l’évolution économique, sociétale et technologique du pays. »
Un Smart Grid, origine France
Ce réseau du XXIème siècle, c’est le Smart Grid (ou réseau intelligent), dont Southern California Edison, fait la promotion, à travers son prototype de « smart house » près de Los Angeles. Tous les objets sont connectés entre eux et relié au réseau via un « smart meter » (compteur intelligent), pour gérer au mieux l’électricité, grâce notamment à un tableau de bord à domicile.
L’Est Républicain, dont le journaliste a visité cette Smart Home, révèle que c’est Richard Schomberg d’EDF qui a fait découvrir aux Américains « un modèle pro du compteur inteligent français au centre R & D d’EDF à Clamart en 2006 ». Et de conclure que « si le réseau américain est ‘smart’, c’est donc grâce à sa ‘french touch’ ».