La prospective économique des banques

par kokobolo
samedi 20 décembre 2008

On sait maintenant que les banques et établissements financiers américains sont à l’origine de la crise financière. La perspectives de gains faciles ont conduit les banques européennes et françaises, par une mauvaise appréciation ou une mauvaise gestion du risque, à se porter propriétaires de produits financiers toxiques auprès d’intermédiaires ou directement après d’établissements américains.
Il s’en suit la panique entrevue en octobre et l’intervention des états et de l’Etat français en particulier pour ce qui nous concerne.
 
L’Etat français met donc en place un dispositif de caution et de mise à disposition de fonds pour les principales banques françaises.
 
Dans un premier temps certaines banques s’auto-congratulent en affirmant ne pas avoir besoin de fonds, pour dans un second temps toutes adhérer et bénéficier des garanties et des fonds apportés par l’état.
 
Les banques françaises encaisseront finalement 10,5 milliards d’euros.
 
Le Crédit agricole recevra 3 milliards, BNP Paribas 2,55 milliards, la Société générale 1,7 milliard, Crédit Mutuel 1,2 milliard, les Caisses d’épargne 1,1 milliard et les Banques populaires 950 millions.
 
Sauf erreur, les conditions d’attribution et de remboursement de ces prêts restent occultes.
 
Il s’agit pourtant, quoiqu’en disent les intervenants, de l’argent public collectés auprès des particuliers et des entreprises.
 
Ce qui est choquant déjà, dans un premier temps, pour ce même particulier ou cette même entreprise, c’est de constater qu’une banque peut perdre beaucoup d’argent sans trop se soucier de son devenir, puisque l’état (avec de l’argent public) intervient à son rétablissement.
 
Bon nombre de citoyens et d’entreprises souhaiteraient bénéficier des mêmes faveurs.
En principe dans « la vraie vie » si l’on rapportait proportionnellement les erreurs d’appréciations qu’ont faites les banques à une erreur de même type à une entreprise ou à un particulier, la sanction serait respectivement le dépôt de bilan et la rue.
 
Maintenant on nous dit qu’en contrepartie des aides de l’état, les banques doivent faciliter le crédit aux PME, aux collectivités locales et aux ménages.
 
Les banques effectivement affirment toutes que le robinet du crédit est ouvert aux entreprises « saines » et aux particuliers « sans risque ». Pas question évidement de prendre des risques. Evidement, on ne peut pas interdire au banques de faire de la prospective économique par une excellente gestion du risque qu’elles n’ont pas sut faire avec les Subprimes ou autres incidents…

Une enquête trimestrielle de la Banque de France montre que plus des deux tiers des banques ont l’intention de resserrer à nouveau leurs critères d’attribution et la Banque de France observe qu’au troisième trimestre, plus des 3/4 des banques ont durci leurs critères d’attribution de crédit aux entreprises.
 
Récemment, plus de 150 entreprises ont été recensées par le médiateur du crédit comme ayant de vraies difficultés de financement et selon le quotidien économique les échos, une centaine de dossiers concernent des sociétés saines dont les flux financiers sont en train de se tarir, une cinquantaine d’autres correspond aux cas "inadmissibles" dénoncés par Nicolas Sarkozy, où la banque a fermé le robinet du crédit brutalement, sans préavis ni justification.
 
Donc pour résumer brièvement, et non sans malice : le président annonçait il y a pas si longtemps qu’il fallait trouver et punir les responsables de la crise.
 
En France on a quand même identifié, semble t-il, ceux qui sont tout du moins, les plus responsables.
 
La punition sera exemplaire : une caution de 300 milliard d’euros et un prêt de 10 milliard d’euros. Servez-vous…
 
Les banques conscientes de leurs responsabilités ont donc, dans un grand élan de compassion, décidé d’employer ces fonds à financer uniquement ceux qui restent debout et en bonne santé : pas les entreprises devenues à risques pour cause de chiffre d’affaire à la baisse, pas les particuliers déjà endettés et inquiets de la crise, pas les chômeurs nouvellement licenciés, tous, ont pourtant contribué par leurs impôts directs ou indirects aux 10 milliards prêtés.

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